L'Association algérienne pour la planification familiale, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population en Algérie (FNUAP), a organisé, hier à l'hôtel Hilton, un séminaire sur les besoins et droits en santé reproductive des jeunes en Algérie. «La santé sexuelle et reproductive est un sujet fort tabou véhiculé à travers des siècles par une société qui se refuse d'aborder l'éducation sexuelle de nos enfants durant leur adolescence ou à la puberté et même avant», a déclaré, le professeur Badri Kabouya, président de l'AAPF, qui a présenté son association qui œuvre, entre autres thèmes, pour une perception de la sexualité par les jeunes comme étant un élément «naturel et précieux de la vie humaine». Les tabous préconçus doivent être contournés avec l'aide des médias, notamment visuels. En marge de cette rencontre, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population, Essan Niangoran a souligné l'impérieuse nécessité de l'accès à tous aux soins de qualité pour répondre aux besoins de la population. Tout en ajoutant qu'«il faut aussi impliquer les hommes et améliorer la santé des nouveau-nés et des enfants d'une manière générale». «Un état de bien-être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l'appareil génital, ses fonctions, son fonctionnement, et non seulement l'absence de maladie ou d'infirmité», a indiqué la représentante du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Nacera Keddad, lors de son intervention. La même responsable a fait savoir que selon les estimations de 2008, chaque jour, plus de 1 000 femmes meurent de complications obstétricales. Signalant que sur ces 1 000 femmes, 570 vivent en Afrique sub-saharienne, 300 en Asie du Sud et 5 vivent dans les pays à hauts revenus. Tout en soulignant que le risque de décès maternel, c'est à dire la probabilité qu'une femme décède d'une cause liée à la grossesse ou à l'accouchement dans les pays en développement, est 36fois supérieur à celui des pays développé. Pour sa part, le professeur Belkacem Chafi, membre du bureau national, a plaidé pour que la santé reproductive soit connue tout en indiquant que «la maternité sans risque n'existe pas». Précisant que toutes les femmes malades (cardiaques, diabétiques...) font des grossesses à risque. Faut-il, également, prévenir pour qu'un enfant né vivant soit protégé. Pour rappel, l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), est une organisation non gouvernementale, créé en octobre 1987, en 1990 elle s'est affiliée à la fédération internationale du planning familiale (IPPF) qui regroupe 150 associations de planning familial dans le monde. Cette ONG vise toutes les jeunes filles et tous les jeunes gens ont accès aux informations et aux services sanitaires et sociaux dont ils ont besoin.