Qui de Béji Caïd Essebsi ou de Moncef Marzouki sera le troisième président de la République tunisienne après Habib Bourguiba, le « père de l'indépendance », et Zine El Abidine Ben Ali, qui a été poussé vers la sortie par le soulèvement populaire du 14 janvier 2011 ? Béji Caïd Essebsi, 87 ans, le chef de Nidaâ Tounès, est arrivé en tête avec 39,46% des suffrages. Moncef Marzouki, 69 ans, le Président sortant, a obtenu 33,43%. Un second tour, plus serré que prévu, entre un ancien du régime de Ben Ali, qui revendique un « Etat moderne pour un peuple à majorité musulmane », et un candidat sortant qui estime avoir empêché le chaos en Tunisie par son alliance avec Ennahdha, évitant ainsi une fracture du pays entre laïcs et islamistes, aura lieu en décembre. Quand exactement ? Tout dépend des recours déposés, indique Chafik Sarsar, président l'Instance supérieure indépendante pour les élections, précisant que taux de participation à cette « première élection présidentielle pluraliste et transparente » est de 62,90%. Selon la loi électorale, les candidats auront à partir d'aujourd'hui trois jours pour contester les résultats devant la cour administrative. Essebsi, qui semble avoir bénéficié du « vote utile », et son « tout sauf les islamistes », l'emportera-t-il devant celui que la presse tunisienne présente comme le candidat des islamistes ? Ennahdha, qui n'a pas présenté de candidat, pourrait s'impliquer cette fois en appelant à voter contre Essebsi. Une chose est sûre. Une vive campagne électorale des deux finalistes, qui ne cachent pas leur inimitié l'un pour l'autre, s'annonce. Les autres candidats arrivent loin derrière. Hamma Hammami, figure de proue de la gauche, arrive troisième avec 7,82% des voix, suivi par l'entrepreneur Hechmi Hamdi (5,75%) et le richissime homme d'affaires et président d'un club de football Slim Riahi (5,55%). Certains parmi eux pourraient dès les prochains jours donner une consigne de vote pour le second tour qui pourrait avoir lieu le 21 ou le 28 décembre.