« Un projet de résolution pour relancer les négociations de paix avec Israël sera présenté au Conseil de sécurité bientôt potentiellement au milieu du mois », a déclaré Riyad Mansour, représentant de l'Etat de Palestine aux Nations unies. Ce texte, initié par la France, devrait fixer, selon le diplomate palestinien, un délai pour des négociations sur un accord de paix final au conflit israélo-palestinien, qui a traversé des décennies sans trouver une issue et la possibilité d'une deuxième date limite pour la création d'un Etat palestinien. « Les Français poussent de plus en plus. Ils essaient de rassembler tous les collègues européens et je pense qu'au final, ils y parviendront », dit-il. S'il est adopté, le texte qui a été abordé, hier, à Bruxelles, par John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, avec ses collègues européens, en marge d'une réunion de l'Otan, ouvrira la voie à une conférence internationale sur ce vieux conflit, dont les chances d'un accord s'amenuisent chaque jour davantage. La position des Etats-Unis, qui ont maintes fois posé leur veto aux résolutions de l'ONU qui fâchent leur proche allié israélien, sera cruciale. Les Palestiniens, qui n'ont plus rien à perdre, ont fait circuler, avec le soutien de la Ligue arabe, un projet de résolution fin septembre. Ce texte appelait à une fin de l'occupation israélienne d'ici novembre 2016. Les Américains l'ont rejeté. Réunis samedi au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont convenu de relancer ce projet qui prévoit la fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens d'ici deux ans. Un comité ministériel a été chargé de trouver des soutiens à ce projet avant de le soumettre au Conseil de sécurité, probablement en janvier. En cas de refus, la Palestine sollicitera son adhésion aux organisations internationales, dont la Cour pénale internationale. Paris pense qu'elle réussira à faire adopter son projet à l'ONU. « Si cette ultime tentative de solution négociée n'aboutit pas, la France prendra ses responsabilités et reconnaîtra l'Etat palestinien au sens plénier », affirmait en novembre Laurent Fabius. En attendant, le parlement français a adopté, hier, à une large majorité, une résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien.