La tendance à la confrontation caractérise les relations entre la nouvelle Russie et l'Occident, disposant du levier de l'Otan voulue plus forte « aujourd'hui comme demain » pour relever, a souligné le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenber, « les défis qui se posent à l'Est et au Sud ». Il a été ainsi décidé, en septembre, de créer une force récréative Spearhead (fer de lance), comptant quelque 4.000 hommes, apte à se déployer en 48 heures et opérationnelle en 2016. Un « bataillon test », renfermant entre 300 et 1.200 hommes, verra le jour en 2015, pour « faire la transition », corrélativement aux manœuvres militaires lancées dans les pays baltes et la Pologne. Des exercices militaires sont effectués à un rythme soutenu, mobilisant 5 fois plus d'avions de chasse chargés d'assurer la police de l'air et plus de navires patrouillant en mer Noire et dans la Baltique. La menace d'un « grand Etat », identifiant clairement la Russie, a été également avancée pour justifier une opération de simulation Trident Juncture (1.500 militaires), décidée entre le 9 et le 17 novembre, pour défendre l'Estonie d'une attaque virtuelle. Elle est jugée inexistante par le député de la Douma, Dimitri Viatkine, dénonçant la politique agressive américaine suscitant la peur des alliés européens tenus en conséquence de fournir plus d'efforts financiers. L'enjeu est déterminé par le politologue américain Stephen Lendman, l'étranglement de la Chine considérée comme un « problème essentiellement économique » et de la Russie redoutée pour sa puissance nucléaire. Face à la stratégie de containment, la Russie, pleinement engagée dans la 3e guerre du Moyen-Orient et mise à l'index dans la crise ukrainienne, a averti des conséquences désastreuses de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan sur la « sécurité en Europe ». Dans un entretien à l'agence Interfax, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexei Meshkov, a mis en garde en soulignant que tous « ceux qui tentent de pousser Kiev dans les bras de l'Otan prennent d'immenses responsabilités géopolitiques ». Entre l'Otan, accusée par Moscou de « déstabiliser la région la plus stable du monde, l'Europe du Nord », et la Russie déployant, selon le commandant en chef de l'Otan, le général américain Philip Breedlove, ses missiles en Crimée, la guerre froide impose l'agenda des « 28 » ralliant, hier, Bruxelles, pour définir les nouvelles missions déterminées par le désengagement en Afghanistan, l'intégration de Kiev militairement soutenu (un fonds de 15 millions d'euros pour la modernisation de l'armée) et la lutte contre la « violence et l'extrémisme » au Moyen-Orient.