La scène politique s'anime. Chaque parti essaie d'imprimer sa propre empreinte sur les différentes questions politiques. Consensus national, transition, changement, nouveaux horizons, révision de la Constitution, réformes constitutionnelles... Les propositions sont multiples et diverses. En solo, en duo ou en « famille ». Chaque partie propose sa vision qui « conduirait » vers le changement dans le pays. Le FFS s'apprête à entamer la seconde étape dans le processus lié à son initiative du consensus national. Des consultations seront organisées « dès la fin de cette semaine », a annoncé le premier secrétaire national du parti, Mohamed Nebbou. Pour rappel, le FFS a organisé des rencontres avec des partis de différents bords dans le cadre de la première étape de cette initiative visant « à trouver une solution à la crise que traverse le pays », explique l'état-major du parti. Peu après l'action politique du FFS, c'est au tour du FLN d'Amar Saâdani et le Mouvement populaire algérien (MPA) d'Amara Benyounès de se réunir pour débattre de « diverses » questions d'intérêt commun. Les deux présidents ont ajouté un autre sujet à cette rencontre, à savoir les voies et moyens à même d'élargir le cercle de soutien au président de la République. Samedi dernier, un autre duo fait son entrée en lice. Il s'agit du Front El Moustakbal et du Tajamoue Amal Jazaïr (TAJ). Leur rencontre a abouti à la constitution de trois commissions politique, économique et sociale. Il a été convenu d'élargir cette initiative à d'autres partis pour « l'édification » d'une Algérie forte et stable. Les quatre formations ont, en outre, salué l'initiative du FFS. Ils n'ont pas pour autant dissimulé leur jeu de vouloir lancer leur propre initiative. Mais bien avant, c'est la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui a rendu publique, en mai dernier, sa plateforme politique. La CNLTD a abordé le principe de la transition démocratique, la préservation de l'unité nationale et le rejet de la violence dans l'exercice politique. Sans omettre l'ouverture d'un dialogue serein et responsable entre les Algériens. Il faut dire que, dans cette animation politique retrouvée, des partis politiques se livrent à des comportements d'antijeu. Des échanges à fleurets mouchetés sont au rendez-vous. Les exemples ne manquent pas. Les patrons du FLN et du MPA ont ainsi rejeté de parler de période de transition. Pour eux, les choses sont claires. « Celui qui veut occuper le poste de président de la République doit attendre l'échéance de 2019 », a précisé Benyounès. De son côté, la SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a considéré dernièrement que le fait de parler d'élection présidentielle anticipée en invoquant la santé du président de la République était une grave dérive. L'allusion est claire, elle vise les partis de l'opposition. Peu impliqué dans les discussions qui agitent la scène politique, sous le motif qu'il s'agit de débats « stériles », le RND a, néanmoins, brisé le silence en tirant sur l'opposition lui reprochant de vouloir imposer son agenda. Le parti de Bensalah parle même d'une opposition « préfabriquée ». De leur côté, les leaders de la CNLTD, entre autres, Abderrazak Mokri (MSP), Mohcène Belabbas (RCD) et Sofiane Djilali (Jil Jadid) accusent le FFS de vouloir casser leur projet de transition. Dans cette « bataille » politique où chacun se déclare consultant, une question s'impose d'elle-même : quelle est la place réservée au peuple ? Ne dit-on pas que c'est à lui seul que revient le dernier mot ?