Les perturbations que connaît l'Ecole algérienne à cause des grèves répétitives sont les principaux facteurs de l'échec scolaire depuis plus d'une décennie, selon une association des parents d'élèves. « L'école algérienne est en danger et il est urgent d'établir un pacte entre les syndicats et le ministère de l'Education pour instaurer une trêve qui épargnera, cette année, l'école de la grève », a appelé, hier, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled, au forum d'El Moudjahid. « Nous ne sommes pas contre la grève des enseignants car c'est un droit constitutionnel, mais il faut savoir aussi que la même constitution garantit à l'enfant le droit à l'éducation. En tant qu'association des parents d'élèves, notre rôle est d'être le médiateur entre les enseignants et le ministère de l'Education », a-t-il précisé. Car pour lui, les grèves enclenchées ces dix dernières années ont influé négativement sur le rendement éducatif et contribué à la baisse du niveau des élèves, tous paliers confondus, tout comme elles sont la cause de l'apparition « de comportements étrangers » à l'éducation chez certains élèves, à l'exemple des fraudes massives et l'exigence par les élèves des classes d'examens d'un seuil dans les programmes des cours. Conséquence : le cursus scolaire de 32 semaines par année se réduit à 24 à 25 semaines. Selon le conférencier, les effets d'un tel phénomène se retrouvent à l'Université. « Les statistiques indiquent que 34% des étudiants, au niveau national, ratent leur première année. A l'Université de Bab Ezzouar, ce pourcentage atteint les 70% », a-t-il affirmé. Evoquant les réformes du système éducatif, le président de l'Association des parents d'élèves juge qu'il est nécessaire de prendre le temps de la réflexion afin d‘évaluer scientifiquement les résultats obtenus jusque-là. Pour lui, les réformes ne peuvent réussir qu'avec une bonne formation des enseignants et la multiplication des instituts de formation. Un représentant des parents d'élèves de la wilaya de Bouira incombe ce conflit interminable, entre syndicalistes et la tutelle, au manque de coordination, d'anticipation et de communication. « Pourquoi le ministère de l'Education n'intervient pas rapidement quand il y a un préavis de grève pour régler les problèmes ? », s'est-il interrogé.