Amnesty International veut une enquête L'organisation de défense des droits de l'Homme demande aux autorités marocaines d'ouvrir «immédiatement» une enquête indépendante, déterminer ce qui s'est passé et envisager de demander l'aide de l'ONU. «Il s'agit manifestement d'un très grave incident et qui menace d'alimenter davantage les tensions au Sahara occidental», estime Malcolm Smart, le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué publié à Londres, où est basée Amnesty. «Cette brutalité est délibérée et tous les témoins ont été écartés. Journalistes, avocats, parlementaires, ONG sont interdits d'entrée» au Sahara occidental pour vérifier l'ampleur des événements», souligne l'ONG estimant que 35 ans d'occupation militaire marocaine, dont 19 ans d'attente d'une solution pour les rendre maîtres de leur avenir, sont devenus «insupportables» pour les Sahraouis. Le Conseil de sécurité examine la situation Le département des opérations de maintien de la paix de l'Onu a présenté hier son rapport devant le Conseil de sécurité sur cette attaque à la demande du Mexique. Cet organe onusien a entamé mardi passé les démarches pour convoquer pour mardi prochain une réunion d'information sur l'assaut militaire mené par le Maroc contre la population sahraouie du camp de la liberté. Le département des opérations de maintien de la paix de l'Onu a été créé en 1992 pour assister le secrétaire général des Nations unies et les Etats membres dans leurs efforts de maintenir la paix et la sécurité internationales. Placé sous l'autorité du secrétaire général adjoint pour les opérations de maintien de la paix, il planifie, prépare, gère et conduit les opérations de maintien de la paix pour leur permettre d'assurer leur mandat sous l'autorité du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale et sous la direction du secrétaire général. L'Union africaine veut une solution durable L'Union africaine appelle le gouvernement marocain à créer des conditions «propices» pour une solution durable au problème du Sahara occidental. Jean Ping, le président de la commission de l'UA suit avec une grande préoccupation les événements tragiques qui ont eu lieu à El-Ayoun après l'assaut lancé par les forces marocaines contre le camp paisible des Sahraouis à la périphérie de la ville.Après avoir déploré des pertes en vies humaines et la destruction de biens suite «aux mesures coercitives» prises par les autorités marocaines pour démanteler les camps et disperser les manifestants, l'UA demande au gouvernement marocain de s'abstenir de l'usage de la force et de privilégier la voie du dialogue comme seul moyen efficace pour résoudre la crise. Les Britanniques et les Chiliens veulent des pressions sur le Maroc Jeremy Corbyn, le président de groupe parlementaire britannique de soutien au peuple sahraoui, a reçu Lamine Baali, le représentant du Polisario en Grande-Bretagne. Il lui a fait part du soutien des parlementaires et de leur condamnation «vive» de cette attaque brutale contre le camp de la liberté et de leur appel au gouvernement à intervenir de «toute urgence». Les parlementaires britanniques demandent au gouvernement de faire pression contre le Maroc pour mettre fin à la répression qui s'abat quotidiennement sur la population sahraouie. Au Chili, des élus, des représentants de la société civile et des hommes politiques appellent leur gouvernement à rappeler immédiatement l'ambassadeur du chilien à Rabat et à geler les relations bilatérales avec le Maroc «tant que la répression et la violation systématique des droits humains du peuple sahraoui se poursuivent». Ils affirment que leur pays doit condamner le Maroc pour ces actes graves et brutaux et agir pour prendre des mesures urgentes afin de protéger la vie et l'intégrité de la population sahraouie. Les Algériens de l'étranger dénoncent La commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté algérienne à l'étranger du Conseil de la nation dénonce avec vigueur les abus à l'encontre du droit du peuple sahraoui sous occupation et les pratiques inhumaines exercées à son encontre par les autorités d'occupation marocaines. Elle condamne toute tentative visant à le réprimer et à l'humilier tout comme et appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à oeuvrer à la protection des vies et des biens du peuple sahraoui. Elle exprime aussi sa grande préoccupation devant les évènements douloureux qu'a connus la ville d'El Ayoun qui ont fait des victimes parmi des citoyens désarmés qui ont exercé leur droit légitime de revendiquer des conditions de vie décentes sur leur terre Les USA s'impliquent Inquiète de la situation au Sahara occidental, la communauté internationale exige une enquête pour faire la lumière sur l'attaque du camp de la liberté qui a fait des dizaines de victimes et des milliers de blessés et de disparus. Le département d'Etat américain exprime sa préoccupation et fait part à la délégation sahraouie qui a participé aux pourparlers de Manhassat, New York, qu'il a suivis avec les derniers évènements dans les territoires occupés. Mme Janet A. Sanderson, la sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée des Affaires de l'Afrique du Nord auprès du département d'Etat a exprimé son inquiétude aux membres de la délégation sahraouie. La représentante du département d'Etat leur a affirmé que ses services ont réuni toutes les informations nécessaires sur la situation pour avoir une idée plus claire. La délégation sahraouie a fait savoir à la diplomate américaine que l'opération menée par les forces marocaines a été perpétrée délibérément pour poursuivre l'oppression contre le peuple sahraoui et saborder le processus de paix mené sous l'égide de l'Onu. Plusieurs membres du Congress américain ont appelé le président Barack Obama à une «intervention urgente» pour mettre un terme à cette «tragique situation». Selon eux, «la situation actuelle démontre que la mission de surveillance des droits de l'Homme doit être introduite dans le mandat de la Minurso».