« L'action de l'Algérie, qui appartient à l'espace sahélo-saharien, est guidée à la fois par le devoir de solidarité et le souci d'investir dans la sécurité collective », a déclaré Bensalah, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la région sahélo-saharienne. Il a ajouté que par-delà la prise en charge de la dimension sécuritaire, l'Algérie a toujours plaidé pour un engagement « conséquent » sur le terrain économique, « convaincue que sans relance de la dynamique du développement économique on ne pourrait vaincre définitivement les fléaux du terrorisme et du crime organisé qui vivent des ressources que leur procure l'économie criminelle ». Bensalah a noté que l'Algérie, « forte de sa propre expérience, a mis en avant la nécessité de développer des politiques rationnelles de déradicalisation du discours religieux qui permet aux groupes terroristes de prospérer et de rechercher les meilleures voies pour l'implication des populations dans la lutte contre ces fléaux ». Le représentant du chef de l'Etat a relevé que dans le prolongement d'autres initiatives engagées en faveur du Sahel aux plans bilatéral, sous-régional, continental et international, l'Algérie apportait aujourd'hui une contribution spécifique aux efforts visant la résolution de la crise politico-sécuritaire qui secoue les régions Nord-Mali depuis déjà trois ans. Il a ajouté que sur cette dimension-clé de la situation dans le Sahel, l'Algérie conduisait depuis janvier dernier une médiation internationale « des plus ouvertes, des plus transparentes et des plus inclusives » en vue d'aider les Maliens à parvenir dans les « meilleurs délais » à un accord de paix global et définitif devant restaurer la paix et la sécurité dans la région. Il a indiqué que dans la perspective de la reprise des négociations intermaliennes, en janvier 2015, l'Algérie, en tant que chef de file de la médiation, attendait des parties qu'elles restent engagées de manière « constructive » dans le dialogue, tout comme elle espère voir la communauté internationale poursuivre son appui à ce processus « très complexe ». Bensalah a indiqué qu'en accueillant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, la Mauritanie apporte, encore une fois, la preuve de son engagement constant pour la promotion de la paix et de la sécurité dans cette partie du continent qui fait face à des défis à la fois structurels et conjoncturels d'une grande ampleur. « Nous sommes tout aussi satisfaits que les deux rencontres ministérielles de N'Djamena, en septembre 2013, et Niamey, en février dernier, qui ont suivi celle inaugurale de Nouakchott, ont permis d'approfondir notre réflexion sur les fléaux du terrorisme et de l'extrémisme violent dans le Sahel et les moyens d'y faire face », a-t-il déclaré, ajoutant que la jonction « judicieuse » faite désormais avec la stratégie de l'Union africaine pour le Sahel est bénéfique pour la mise en œuvre du processus et son efficacité. Il a assuré que cette stratégie, élaborée et mise en œuvre par le haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), Pierre Buyoya, « dont nous saluons le leadership », « reposait à juste titre sur une approche holistique des défis multidimensionnels auxquels la région est confrontée ». Il a dit espérer que les prochaines consultations, prévues au niveau des chefs d'état-major et des ministres de la Défense des pays de la région sahélo-saharienne, pour examiner les concepts d'opérations génériques des patrouilles conjointes et des unités mixtes, sauront apporter les réponses appropriées à cette préoccupation. Bensalah a relevé que la surveillance des frontières était un autre élément déterminant en la matière, ajoutant que la réponse la plus adéquate à ce défi demeure d'abord et avant tout l'engagement par nos Etats, chacun à l'intérieur de son territoire national, de moyens humains et matériels appropriés pour l'occupation des espaces frontaliers et la surveillance continue des frontières. « L'apport de nos partenaires étrangers pour le renforcement des capacités nationales, la formation, là où c'est nécessaire et le partage du renseignement, aura un meilleur rendement et une plus grande rentabilité », a-t-il dit. Il a souligné, dans ce cadre, l'apport déjà substantiel du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme, du Comité des services de renseignement et de sécurité africains et de l'Unité de fusion et de liaison au processus de Nouakchott méritait d'être consolidé davantage. Bensalah a relevé qu'en plus de ces mécanismes, le processus de Nouakchott pourra compter également, à l'avenir, sur Afripol, le nouveau mécanisme de coopération entre les polices africaines, qui s'attellera à promouvoir la coordination policière africaine aux niveaux stratégique, opérationnel et tactique à travers l'évaluation des menaces, l'analyse des renseignements criminels, la planification et la mise en œuvre des actions.