Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche Après avoir alerté l'institution onusienne sur les risques d'escalade de la répression, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, met l'ONU face à ses responsabilités. Dans une lettre adressée lundi soir au secrétaire général de l'ONU, M. Mohamed Abdelaziz a demandé à M. Ban Ki-moon d'envoyer en urgence une mission pour assurer la protection des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental. Rappelant la répression aveugle à laquelle s'est exposée une population civile désarmée, le président Mohamed Abdelaziz, cité par l'agence de presse sahraouie (SPS) et repris par l'agence de presse algérienne (APS), a souligné dans un message que «nous demandons en urgence l'envoi d'une mission de l'ONU à El Ayoun occupée dans le cadre des responsabilités incombant à l'Organisation internationale au Sahara occidental, un territoire qui ne jouit pas encore du droit à l'autodétermination, pour assurer la sécurité et les droits des citoyens sahraouis face à la brutalité et la violence des forces d'occupation marocaines». Le secrétaire général du Front Polisario ne manquera pas, à cette occasion, de souligner pour la énième fois que «la situation dans la ville d'El Ayoun occupée est très critique et risque de s'aggraver davantage». Qualifiant les attaques sanglantes des occupants marocains contre les campements sahraouis à El Ayoun de «crime abominable», Mohamed Abdelaziz a relevé que ces assauts ont «eu lieu en présence des Nations unies représentées par la Mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso)». De ce fait, le président Mohamed Abdelaziz demande au responsable onusien «l'envoi d'une mission d'enquête de l'ONU à El Ayoun pour faire la lumière sur ces crimes». L'agression du campement Gudeim Izik, communément connu sous le nom de campement d'El Istiklal, rappelle le président sahraoui, est «intervenue juste après la menace manifeste contenue dans le discours du roi Mohammed VI à l'occasion du 35ème anniversaire de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc». Le responsable sahraoui ne manquera pas de faire part au SG de l'ONU d'informations faisant état de morts, de blessés et de détenus parmi les citoyens innocents au moment où plusieurs biens sahraouis dont des maisons, commerces et véhicules ont été saccagés. Les autorités marocaines avaient, a ajouté M. Abdelaziz, «planifié ce gravissime acte criminel loin des yeux du monde en interdisant aux observateurs, journalistes internationaux et parlementaires européens l'accès au camp de Gudeim Izik». Dans un communiqué sanctionnant sa réunion extraordinaire lundi soir, le Conseil des ministres de la RASD a appelé l'Organisation des Nations unies à «assumer ses responsabilités» dans la protection des civils sans défense dans les territoires sahraouis occupés. Les autorités sahraouies ont tenu le gouvernement marocain pour responsable de «ce nouveau crime perpétré, lundi matin, à El Ayoun» et condamné «avec force» l'attaque engagée par les forces d'occupation marocaines contre les populations civiles sahraouies du campement de Gdim Izik qui a fait plusieurs morts et des centaines de blessés. Selon le communiqué cité par SPS, il a réitéré, dans ce cadre, la demande de la partie sahraouie de mise en place, «sans plus tarder», d'un mécanisme des Nations unies pour la protection et la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental et l'élargissement des prérogatives de la Minurso pour prendre en charge cette mission. Le Conseil des ministres sahraoui a appelé, aussi, tous les pays du monde à exercer les «pressions nécessaires» sur le gouvernement marocain afin qu'il mette un terme immédiatement aux attaques perpétrées contre les citoyens sahraouis innocents.