Rabat arme ses colons pour agresser les Sahraouis dont le seul délit est d'être Sahraoui. Ban Ki-moon demande aux quinze membres du Conseil de sécurité de reconduire pour une année encore la mission des Nations unies au Sahara Occidental lancée en 1991 pour organiser un référendum d'autodétermination et de presser le Maroc et le Polisario, les deux parties en conflit, de reprendre «de bonne foi et sans condition préalable» leurs négociations sous les auspices de Christopher Ross, son envoyé spécial. Le secrétaire général des Nations unies qui reconnaît dans son rapport que les quatre rounds de négociations tenus dans la banlieue de New York, depuis juin 2007 et les deux réunions informelles organisées en Autriche et près de New York n'ont permis aucune avancée permettant d'ouvrir la voie à une cinquième série de négociations, voire à une solution politique mutuellement acceptable qui apporterait l'autodétermination au dernier peuple colonisé d'Afrique, n'a pas soufflé un mot sur la situation critique des droits de l'homme dans les territoires occupés et la décolonisation, le cœur du conflit. Pis, il met le colonisateur et le colonisé sur un pied d'égalité. Le patron des Nations unies ne prend même le soin de commenter les appels de toutes les ONG internationales spécialisées, y compris le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à élargir le mandat des «224 soldats et 276 civils» de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme. «Le Maroc a bombardé avec du napalm et du phosphore blanc la population sahraouie, empoisonné les points d'eau, massacré des enfants et des personnes âgées, et enterré dans des fosses communes des personnes vivantes», affirme Aminatou Haïdar. La militante sahraouie des droits de l'homme qui parle en connaissance de cause de la barbarie marocaine n'écarte plus la possibilité d'être assassinée à El Ayoun. De passage en Espagne, elle a plaidé cette semaine la création en «urgence d'un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l'homme dans les territoires occupés pour éviter un «Timor oriental». Rabat arme ses colons pour agresser les Sahraouis dont le seul délit est d'être sahraoui. Le Conseil de sécurité qui se réunira fin avril, réalisera-t-il que l'élargissement du mandat de la Minurso pourrait permettre un retour de la confiance qui ouvrirait la voie à des négociations conformément aux résolutions onusiennes ? Après l'épisodes Aminatou, les grèves de la faim et les agressions à Al Ayoun des militants des droits de l'homme par des colons chauffés à blanc, tout prête à croire que la prochaine réunion du Conseil de sécurité sera décisive.