Un regroupement des syndicats de l'éducation nationale est né. Il est composé du Snapest, du CLA, du SNTE, du Satef, de l'UNPEF et du Snapap, qui ont signé, jeudi dernier, la charte d'éthique et de déontologie dictant la ligne de conduite à adopter. « Cette initiative est l'aboutissement des réunions organisées depuis deux mois entre les syndicats », a indiqué, hier, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour. Ces partenaires vont se réunir jeudi prochain pour élaborer une plateforme de revendications et surtout définir la nature de la prochaine action de protestation. Achour Idir a précisé que cette coalition a pour mission de faire pression sur le gouvernement pour qu'il prenne en charge « de la manière la plus concrète nos doléances ». « Du moment que le ministère de l'Education se dit incapable de répondre à nos doléances sous motif que la satisfaction de certains points relève des prérogatives du gouvernement, nous avons décidé de mettre en place cette structure qui fera pression sur l'Exécutif pour le pousser à se pencher sur nos revendications socioprofessionnelles », a-t-il expliqué. Dans un communiqué rendu public jeudi dernière à l'issue de la rencontre consacrée la signature de la charte d'éthique et de déontologie, le groupe des six syndicats a mis en avant, pour expliquer sa création, les mauvaises conditions socioécomiques des travailleurs du secteur et les conséquences de la promulgation du décret exécutif 240/12 qui complète et modifie le décret 315/08 portant statut particulier des travailleurs de l'éducation. Le document qualifie de « précaire » la politique de recrutement dans le secteur qui se base sur le préemploi. Concernant l'aspect pédagogique, les six n'ont pas omis d'exprimer leur ferme volonté de défendre l'école publique « et de travailler, sans relâche, à la mise en œuvre d'un enseignement de qualité ». Le Cnapest indécis Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) ne s'est pas encore prononcé quant à son adhésion ou pas à cette alliance syndicale. Selon son chargé de communication, Messaoud Boudiba, la décision du syndicat sera connue le 30 janvier prochain à l'occasion de la réunion du conseil national qui aura à décider également de la forme de la protestation que l'organisation compte lancer. Boudiba a expliqué que le bureau national ne pourra pas, à lui seul, trancher la question. « Notre mode de fonctionnement est différent de celui des autres entités syndicales. Ce genre de décision a besoin d'une large consultation au niveau de la base. C'est elle qui tranchera la question », a-t-il asséné. Pour lui, le Cnapest a retenu la leçon des précédentes alliances et sa décision sera prise en fonction de ces expériences. Messaoud Boudiba n'a pas caché ses appréhensions quant à certains aspects, sans les citer, qui inquiètent le syndicat. N'empêche que pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, la coordination entre les syndicats de l'éducation va certainement « nous permettre de dépasser nos divergences, de repenser le travail syndical pour aller vers une école publique performante et la préservation des acquis des travailleurs ».