Pour la troisième journée consécutive, de nouveaux rassemblements de jeunes ont secoué Kinshasa. Le mouvement de protestation, reprenant le cri de ralliement du « printemps arabe », a été lancé pour protester contre l'examen d'une nouvelle loi électorale susceptible d'entraîner un report de l'élection présidentielle perçue comme une manœuvre destinée à permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat en 2016. Dans « un appel solennel », le président du principal d'opposition, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et candidat malheureux à la présidentielle de novembre 2011, Etienne Tshisekedi, a dénoncé le régime en place accusé de « multiplier les actes irresponsables de provocation, plongeant la nation dans une impasse totale qui risque d'installer un climat de chaos généralisé ». Face à la montée de la violence, l'Union européenne a appelé hier au « retour au calme » et au « respect des échéances électorales ». Le chef de la mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), Martin Kobler, a déploré « l'usage de la force létale » qui doit être « proportionné, imposé par la nécessité et en dernier recours ». Il a également précisé que « toute manifestation doit se faire dans le calme et dans les limites autorisées par la loi ». Depuis hier, la protesta a un soutien de poids : l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo. Il a condamné le projet de révision de la loi électorale.