Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, s'interroge sur la véritable raison qui pousse le gouvernement à vouloir exploiter le gaz de schiste. « Comment se lancer dans un projet compliqué et menaçant en sachant que le taux de rentabilité est extrêmement minime ? », s'est-il demandé lors d'une conférence de presse animée à Alger. Il déclare ne pas comprendre la précipitation de l'Etat algérien à offrir aux multinationales les richesses algériennes. Djilali regrette l'absence de médiation politique dans le traitement d'un dossier aussi « sensible » qui risque de menacer la « stabilité du pays et l'unité nationale ». Une nouvelle fois, le conférencier salue l'engagement et la prise de conscience des habitants d'In Salah qui ont dit non à l'exploitation de cette ressource pour protéger l'environnement. Il dit ne pas trop croire en les déclarations « rassurantes » des ministres sur ce sujet. Pour lui, il faut traiter le dossier d'une manière pertinente et en toute responsabilité. Le président de Jil Jadid n'a pas raté l'occasion de répondre à la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui, selon lui, est censée « défendre » les intérêts de la population au lieu de « se mettre du côté des multinationales ». Lors d'une conférence de presse tenue mardi dernier, Louisa Hanoune a accusé certains partis politiques, dont Jil Jadid, de manipuler la population d'In Salah. « Si j'ai le pouvoir de faire bouger la population du Sud, je n'en serais que fier, mais la réalité est tout autre. Nous n'en avons pas cette force », réplique-t-il. Intervenant lors de cette conférence des représentants de la Ligue des droits de l'Homme ont carrément revendiqué la révision de la loi sur les hydrocarbures. Pour ces derniers, il n'y a aucune raison de ne pas différer cette exploitation, le temps d'en avoir la maîtrise. Pour ces derniers, l'exploitation du gaz de schiste servira les intérêts des lobbies et autres multinationales. Les intervenants ont réclamé la nécessité de traiter ce dossier dans la transparence et un débat national doit être lancé d'autant qu'il s'agit d'une question « d'intérêt national ».