Les mesures d'austérité entrant dans le cadre du prochain plan quinquennal 2015-2019 toucheront la rationalisation de la dépense publique, la maîtrise du commerce extérieur et les flux de capitaux. La décision de différer les recrutements dans la Fonction publique «ne concernera pas certains secteurs socioéconomiques importants comme l'éducation nationale, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et la santé», a annoncé, hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans une interview accordée à l'agence APS, le Premier ministre a souligné qu'«il est prévu, au contraire, un renforcement de l'encadrement dans les secteurs stratégiques», rappelant «la dernière instruction adressée aux membres du gouvernement et aux walis» consacrée, justement, à cette question. Pour le Premier ministre, les décisions prises pour contrer les effets de la chute des prix du pétrole sur l'économie permettront au gouvernement «d'adopter une démarche préventive et prudentielle qui pérennisera la solidité de l'économie nationale et lui évitera tout recours à des ressources financières extérieures, en cas d'étalement, dans le temps, de cette séquence baissière des prix des hydrocarbures (…) sans ralentir le rythme du développement socioéconomique». Se voulant rassurant, à l'adresse de la jeunesse, M. Sellal a réaffirmé le maintien des différents mécanismes et dispositifs d'aide à l'emploi et à la création d'activités par les jeunes promoteurs. Il a estimé à ce propos que «des progressions de 17% du nombre des dossiers financés, de 51% des montants des crédits bancaires accordés et de 20% en termes de création d'emplois» ont été réalisés dans le cadre des dispositifs Ansej, CNAC et Angem par rapport à 2013. Le Premier ministre, qui s'exprimait notamment sur les décisions du Conseil des ministres restreint consacré à l'évolution des marchés pétroliers et son impact sur l'économie algérienne, a réitéré les annonces faites dans le sens de «l'impératif de maintien de l'effort de l'Etat en matière d'action sociale et de poursuite des programmes dans les domaines du logement, de la santé, de l'éducation, des services de l'eau et de l'énergie et de tout ce qui concourt au bien-être des citoyennes et des citoyens». Concernant les secteurs qui seront touchés par les mesures d'austérité dans le cadre du prochain plan quinquennal 2015-2019, Abdelmalek Sellal rappelle des mesures de «réajustement» prises et qui devront connaître «une mise en œuvre diligente pour la réalisation du programme quinquennal d'investissements» ; il citera notamment «la rationalisation de la dépense publique, la maîtrise du commerce extérieur et des flux de capitaux ainsi que la dynamisation et le développement des secteurs de l'industrie, de la pétrochimie, de l'agriculture, du tourisme et des nouvelles technologies de l'information et de la communication». «Je tiens à préciser à ce titre, a indiqué le Premier ministre, que les chantiers de diversification de l'économie nationale, de modernisation des services publics et d'amélioration d'exécution de la dépense publique ont été engagés bien avant les replis du marché mondial des hydrocarbures. A titre d'exemple, il a été enregistré, grâce au renforcement des moyens de réalisation et à l'amélioration du management des projets, une progression de 28% de l'exécution de la dépense d'équipement passée de 1,873 milliard de dinars en 2013, à 2,400 milliards de dinars en prévision de clôture de 2014.» Rationaliser les dépenses A propos de la mobilisation des financements nécessaires pour mener à bien les projets inscrits au prochain plan quinquennal, Abdelmalek Sellal a évoqué l'accélération, en 2015, de «la transformation et la diversification de l'économie nationale» avec l'objectif «d'opérer la mue de notre économie vers la production et la création de richesses pour réaliser une croissance annuelle de 7% et maintenir la baisse du taux de chômage passé de 29,8% en 2000, à 9,8% en 2014». Et de préciser : «L'entreprise nationale, publique et privée, est au cœur de cette démarche. Elle continuera à bénéficier du soutien de l'Etat par les mesures de facilitation de l'acte d'investissement, d'incitation fiscale, d'amélioration de l'offre foncière et de financement des projets où nous travaillerons à la promotion du marché national des capitaux et à l'encouragement des crédits à l'économie.» «Nous avons le potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable, mais il nous faut, auparavant, nous départir du pessimisme ambiant (…). Dans un contexte international tendu politiquement et économiquement, je ne doute pas de la capacité des Algériens à relever, ensemble, dans la solidarité, ce formidable challenge. On doit tous se mobiliser, faire cesser la gabegie», a conclu le Premier ministre.