Le FLN a accueilli, jeudi dernier en son siège, les responsables de l'Alliance nationale républicaine (ANR) dans le cadre de ses consultations politiques. Une rencontre qui s'inscrit, selon le SG du FLN, Amar Saâdani, dans le cadre du processus de dialogue entamé avec l'ensemble des formations politiques autour de la situation actuelle du pays et sur le projet constitutionnel. Un projet que le parti a considéré comme l'une de ses priorités. Au cours des discussions, Saâdani a tenu à évoquer son éventuelle participation à l'initiative politique du FFS. Il s'est, surtout, interrogé sur les tenants et les aboutissants de cette démarche en estimant que les consultations menées par le FLN avec ce parti ne suffisent pas pour être à la hauteur de cette initiative. « S'agit-il d'une démarche qui concerne uniquement le FFS, les partis au pouvoir ou toutes les parties ? Qui prépare cette initiative et qui va la présider ? Quels sont ses grands axes ? », a-t-il demandé. « Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune réponse à ces questions », indique Saâdani, rappelant que le FLN a émis, dans ce sens, quatre réserves. « Nous avons dit que porter atteinte à la légitimité des institutions élues est une ligne rouge à ne pas franchir. Nous avons, également, insisté sur le fait que le FLN, en tant que parti majoritaire, n'acceptera jamais d'être chapeauté dans le cadre d'une initiative nationale. En outre, nous avons prévenu que nous sommes prêts à rencontrer uniquement des partis politiques et non des personnalités nationales comme nous avons exigé de nous entendre, également, sur la liste des participants. Toutes ces questions n'ont pas encore atteint le stade de la maturation », explique-t-il, se disant, malgré tout, favorable à toute initiative consensuelle. Dans ce sillage, il a fait savoir que le FLN avait présenté plus de 33 amendements constitutionnels dont 13 « sont d'une extrême importance ». « En tant que parti au pouvoir, nous avons souhaité que l'opposition soit partie prenante du débat. L'opposition doit avoir son mot à dire dans le cadre de ce projet », soutient-il, non sans préciser qu'il est « contre l'opposition destructrice n'ayant aucune alternative à présenter à l'opinion publique ». Il cite l'exemple des voix qui menacent d'investir la rue et de transgresser la loi en cas de révision constitutionnelle. Il y a aussi celles qui mettent en doute la légitimité des institutions. Saâdani cible, par là, la Coordination pour les libertés et la transition démocratique « qui a pour seul souci le poste de la présidence de la République ». Selon lui, il existe des parties internes qui défendent des « mains étrangères » qui veulent nuire à la stabilité du pays comme cela a été fait en Syrie, en Libye, en Irak et dans bien d'autres Etats arabes. D'où l'appel du patron du FLN à renforcer les rangs pour contrecarrer ce genre de « menaces ». Le président de l'ANR, Belkacem Sahli, a soutenu que son parti n'avait jamais manqué au devoir national. Selon lui, relancer le chantier de la révision constitutionnelle confirme la poursuite des reformes et le respect des engagements présidentiels. « Ce qui importe, dans ce projet national, c'est le contenu et sa durée dans le temps », affirme-t-il, appelant les partisans du boycott à s'engager dans cette « démarche consensuelle ».