Assia Djebar, née Fatma-Zohra Imalayène, l'écrivaine de notoriété mondiale qui disait que « j'écris, comme tant d'autres femmes écrivains algériennes, avec un sentiment d'urgence, contre la régression et la misogynie », membre de l'Académie française depuis le 16 juin 2005, est décédée, vendredi dernier au soir, dans un hôpital parisien, entourée des siens. Elle sera enterrée, conformément à ses vœux, au cimetière de Cherchell, aux côtés de son père et de son frère Mohamed. La fille de Cherchell et la première femme musulmane à intégrer l'Ecole normale supérieure de jeunes filles de Sèvres en 1955, dont les œuvres ont été traduites dans 23 langues, a réalisé, aussi, des films. Comme « La nouba des femmes du mont Chenoua » en 1978, un long métrage qui lui vaudra le Prix de la critique internationale à la Biennale de Venise de 1979 et « La Zerdaou les chants de l'oubli », un court métrage en 1982. En 1999, elle soutient sa thèse à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, une thèse sur sa propre œuvre : le roman maghrébin francophone, entre les langues et les cultures : quarante ans d'un parcours : Assia Djebar, 1957-1997. La même année, elle est élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Depuis 2001, elle enseigne au département d'études françaises de l'université de New York. Elle a aussi remporté, depuis, de nombreuses distinctions littéraires prestigieuses comme le Prix Liberatur de Francfort, 1989, le Prix Maurice Maeterlinck, 1995, Bruxelles, l'International Literary Neustadt Prize, 1996 (Etats-Unis) ou le Prix Marguerite Yourcenar, 1997 (Boston Etats-Unis). Elle est docteur honoris causa des universités de Vienne (Autriche), Concordia (Montréal), Osnabrück (Allemagne). Elle écrit son premier roman « La Soif » en 1957, suivi de son deuxième roman, en 1958, « Les Impatients », « Le Blanc de l'Algérie », « Loin de Médine », « L'amour, la fantasia », « Femmes d'Alger dans leur appartement », « Le blanc de l'Algérie », « Vaste est la prison », « Les enfants du nouveau monde », « Nulle part dans la maison de mon père », « Les nuits de Strasbourg ».