Lorsque le Prophète s'établit enfin à Médine. La ville comptait parmi sa population les juifs des tribus de Banû Qaynuqâ`, de Banû Qurayzha et de Banû An-Nadîr. Le Prophète s'engagea à leur assurer la liberté de confession et la sécurité financière, fondant pour eux un code de droits et devoirs. Toutefois, les juifs de Médine n'arrivaient pas à cacher leur hostilité et leur haine envers les musulmans. Se joignit à eux une cohorte de médinois arabes, musulmans en apparence mais infidèles en réalité (les hypocrites). Le chef de ces derniers était Abdullâh ibn Ubayy ibn Salûl. Le Prophète se contenta des « apparences » à l'égard de ces deux types de concitoyens (juifs et hypocrites). Sans prendre les armes de part ou d'autre, la guerre fut celle des idées et des arguments, contre l'intrigue et la perfidie. Effectivement, le Prophète ne se battait jamais afin d'imposer la religion d'Allah, mais il invitait à cette religion et combattait pour sa cause, armé du raisonnement péremptoire et des preuves concluantes. Néanmoins, une forte opposition continuait contre lui de la part de la communauté mecquoise (tribu de Qoraïche). Cette lutte avait commencé par la persécution du Prophète et de ses disciples, puis par une expulsion de leurs maisons, confiscation de leurs biens et plus d'agressions contre les faibles incapables d'émigrer.. Malgré cela le Prophète, demeurât patient, subissant les agressions et n'y répondant que par l'intelligence, le calme et la diplomatie. Le musulman doit savoir en effet, que le messager de Dieu n'engagea la première bataille armée avec ceux qui voulaient taire l'appel d'Allah, qu'après avoir reçus l'ordre divin de le faire. Et l'une des plus grande bataille que le prophète a conduit contre les mécréants a été, sans conteste, la grande bataille de Badr. Et c'est le matin du mardi 17 ramadan en l'an 2 de l'hégire que musulmans et mécréants se sont retrouvés face à face. Le Prophète organisa les rangs de son armée ; des rangs serrés comparables à un édifice renforcé. Il tourna son regard vers le camp des Qoraïchites et dit : "Ô Seigneur ! Voici Qoraïche qui vient, en pleine fierté et gloriole, faire preuve d'opposition à Toi et de dénégation de Ton Messager ! Seigneur ! Accorde-moi la victoire que Tu m'avais promise !" Trois combattants émergèrent alors des rangs Qoraïchites, à savoir : `Utba ibn Rabî`a, son fils Al-Walîd et son frère Chayba. Ils sollicitèrent des duellistes du camp musulman. Là, trois des Ansârs se présentèrent mais les Qoraïchites réclamèrent trois égaux de leurs cousins tribaux. Sortirent alors Hamza ibn `Abd Al-Muttalib (vs. Chayba), `Ubayda ibn Al-Hârith (vs. `Utba) et `Alî ibn Abî Tâlib (vs. Al-Walîd). Hamza et `Alî le remportèrent tous deux sur leurs adversaires. Quant à `Ubayda, il frappa son duelliste, puis en reçut un coup et enfin fut emporté, blessé, vers les rangs musulmans par `Alî et Hamza qui en finirent avec son adversaire. `Utba succomba à ses blessures, qu'Allah l'agrée. L'attaque éclata. Le Prophète (BP sur lui) sortit en animant le zèle des combattants et en disant : «Leur rassemblement sera bientôt mis en déroute, et ils fuiront »[1] : Il prit une poignée de cailloux et la lança vers les visages des infidèles en s'écriant : "Visages enlaidis !" Ensuite il s'adressa aux fidèles : "Resserrez l'étreinte !" Là, le combat s'intensifia ; et Allah assista les musulmans des Anges de la victoire. Ce fut au bout d'une heure que les infidèles furent écrasés, puis commencèrent à se retirer, et les musulmans les poursuivirent. Le bilan fut de soixante dix morts chez les qoraïchite et soixante-dix autres prisonniers. A la fin de la bataille, le Prophète (BP sur lui) ordonna d'inhumer les martyrs musulmans, quatorze « Chahides ». Le Prophète (BP sur lui) ordonna de ramasser le butin, et ce fut fait. Il expédia quelqu'un à Médine pour diffuser la bonne nouvelle de la victoire des musulmans. Plus tard, il rentra à Médine, butin et prisonniers avec lui. Le Prophète (BP sur lui) partagea le butin entre les combattants musulmans, y compris ceux qui n'avaient pas participé à la bataille pour quelque excuse. Il garda en outre aux héritiers des martyrs leurs parts dues. Quant aux prisonniers, il décida de les mettre sous sa protection, acceptant leur rachat. Les prisonniers qui n'avaient pas pu se racheter devraient apprendre à lire et à écrire à dix enfants musulmans pour obtenir leur liberté. [1] Sourate Al-Qamar La Lune Verset 45