«Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fait. » L'adage s'applique parfaitement au langage et aux recommandations de la FAF. Du moins pour ce qui est du volet technique. Dans le cahier des charges de son immense chantier de professionnalisation de notre sport roi, sensé sortir notre football de son marasme pour lui donner une autre dimension et le restructurer en fonction des normes internationales, la fédération oblige les clubs concernés d'avoir un staff technique spécifique pour chaque catégorie. En théorie, les exigences de la FAF sont logiques et tout a fait recommandables pour une meilleure prise en charge et une formation consistante de nos différentes sélections et catégories. Dans la pratique, le terrain est occupé et miné par des apprentis sorciers. La fédération n'échappe pas à la règle, d'ailleurs. Il n'y a qu'à voir la composante, en terme de qualité et de quantité, des staffs des différentes sélections nationales. Tout porte à croire que pour la FAF, qui pourtant avait dressé le profile des techniciens susceptibles de prendre en charge l'une des équipes nationales, la désignation des sélectionneurs est devenue une formalité, plutôt qu'une stratégie obéissant a une certaine logique et menant a des objectifs tracés au préalable. Sinon comment expliquer le fait que deux sélections soient confiées a un seul staff technique, pour le moins réduit. L'équipe nationale A et la sélection des A' prime sont sous la houlette du trio Abdelhak Benchikha, Mohamed Chaib et Abdenour kaoua. Par ailleurs, les U17 et les U 19 sont dirigées par le duo Salim Menad et Abdelkader Horr. Pour ceux qui en doute encore, le football moderne, avec toutes ses exigences, est désormais devenu une science exacte qui laisse peut de chance au hasard. La charge de travail est telle qu'un staff avec une composante réduite ne peut efficacement prendre en charge une sélection. De nos jours, l'entraîneur principal devient le manager d'un groupe composé souvent d'assistants spécialisés selon les différents compartiments (2 à 3), d'entraîneur des gardiens, de préparateur physique, de physiothérapeute, de responsable de l'équipement, de masseurs, de diététicien, de médecins spécialistes, de scientifiques du sport et d'autres spécialistes dans des domaines comme la psychologie du sport. A l'instar des joueurs de l'équipe, il suffit qu'un membre du staff ne soit pas performant pour miner les résultats et saper le moral de l'ensemble du groupe. «Les choses ont changé au cours de ces 25 dernières années, en particulier dans le domaine de la science sportive. L'information médicale, la nutrition et la préparation des joueurs pour les matches d'élite ont atteint un autre niveau. Aujourd'hui, nous avons un médecin à plein temps, cinq physiothérapeutes, un préparateur physique, un entraîneur de force physique, un optométriste…» Estime Sir Alex Fergusson. Il est, d'ailleurs, le premier à reconnaître que l'entraîneur principal n'est plus l'homme orchestre qui fait tout. Le défi consiste donc à choisir le staff aussi soigneusement que les joueurs pour atteindre des objectifs de performance mondial.