Les pourparlers entre le groupe des six et l'Iran, qui ont commencé il y a douze ans, entament leur dernière ligne droite. Ils reprendront ce jeudi, à Montreux, en Suisse. Présidé par la directrice politique de l'Union européenne, Helga Schmid, ce round de négociations a pour objectif de trouver « une solution globale et à long terme » à la question nucléaire iranienne. Soit d'ici fin mars, un accord politique et avant le 20 juillet prochain, un accord technique. Comme les précédentes négociations, ce round sera précédé à partir d'aujourd'hui par des discussions bilatérales. Selon la plupart des analystes, les chances de tourner la page de cette crise sont réelles. Si Barack Obama menace de mettre son veto au nouveau Congrès républicain qui envisage de voter de nouvelles sanctions contre Téhéran, Hassan Rohani, son homologue iranien, qui s'est vu reprocher par les radicaux de vouloir faire des concessions aux Occidentaux, n'exclut pas de convoquer un référendum pour contourner les réticences des dignitaires. « L'UE déploie des efforts pour faciliter les négociations. Nous ne pouvons pas manquer cette opportunité pour parvenir à un bon accord », a déclaré Federica Mogherini, la haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE. « Un accord est en train d'émerger avec l'Iran », a écrit, il y a une semaine, le New York Times. Benjamin Netanyahu, qui n'arrête pas de tirer la sonnette d'alarme sur le nucléaire iranien, crie à la trahison. Usant de « faux » — il a déclaré le 27 septembre 2012, dessin à l'appui, qu'il ne restait plus qu'un an avant que l'Iran ne se dote de la bombe atomique —, il accourt à Washington pour « secouer » l'Aipac, principal lobby pro-israélien. Il tentera de torpiller devant le Congrès les négociations en cours sur le nucléaire iranien. Réussira-t-il à convaincre les deux tiers du Congrès ? Pas sûr. Plusieurs parlementaires démocrates ont déjà annoncé qu'ils boycotteront son allocution. « C'est regrettable qu'un groupe voit ses intérêts dans la tension et la crise (...). Netanyahu est contre toute solution », regrette Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, dénonçant la « volonté d'Israël d'utiliser une crise artificielle pour faire oublier les réalités de la région, notamment l'occupation, la répression des Palestiniens et la violation de leurs droits ». Netanyahu semble ignorer une chose. Les 5+1 ont besoin aujourd'hui de l'Iran pour « trouver des solutions à certains problèmes régionaux, comme la lutte contre Daech ».