Le dernier round du processus de paix du Soudan du Sud, dirigé par l'Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad), qui a débuté, lundi dernier, à Addis-Abeba, prend fin aujourd'hui. Présentée par les médiateurs de l'organisation est-africaine comme celle de la « dernière chance », cette rencontre doit être sanctionnée par un accord qui mettra fin au conflit qui ravage le pays depuis décembre 2013 ou par des sanctions conformément à la résolution 2206 adoptée, mardi dernier, à l'unanimité, par les 15 membres du Conseil de sécurité. Le texte prévoit des « sanctions ciblées » (gel des avoirs et interdiction de voyager), pendant une « période initiale d'un an », contre ceux qui « menacent la paix, la sécurité ou la stabilité » du pays, s‘en prennent aux civils ou aux Casques bleus ou bloquent la distribution de l'aide humanitaire. Le Conseil de sécurité a aussi décidé de suivre pas à pas les étapes fixées par l'Igad pour un règlement et se réserve la possibilité de renforcer ce régime de sanctions par des « mesures supplémentaires » non précisées. Juba a été irrité par ces menaces. « Toute sanction imposée au Soudan du Sud n'entravera pas seulement le processus de paix mais sera essentiellement ressentie par nos concitoyens jusqu'en bas de l'échelle », a souligné le chef de la diplomatie sud-soudanaise, Barnaba Marial Benjamin, dans un communiqué. « Le gouvernement du Soudan du Sud est fermement décidé à trouver une solution durable à la table des négociations plutôt que sur le champ de bataille. Notre pays a subi des décennies de guerre et notre peuple est fatigué des combats », a ajouté le ministre. Cet engagement a été traduit par une rencontre qui s'est déroulée, mardi dernier, à Addis-Abeba, entre le chef de l'Etat sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont la rivalité est à l'origine du conflit. Cette réunion est intervenue 48 heures avant l'expiration d'un ultimatum lancé par l'organisation est-africaine de l'Igad. Selon le calendrier de cette médiation, une période de transition doit débuter le 1er avril et un gouvernement d'union nationale doit être formé le 9 juillet au plus tard. Le monde est dans l'attente d'un accord qui mettra fin à un conflit qui a fait au moins 10.000 morts et 1,5 million de personnes déplacées. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté les belligérants à « faire des compromis nécessaires ». Il les a appelé à placer le bien-être des Sud-Soudanais en tête des priorités, et à faire les compromis nécessaires pour conclure un accord de partage des pouvoirs, indique le communiqué publié tard mardi.