Le président de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, appelle à aider les agriculteurs à acquérir des machines récolteuses de pomme de terre pour pouvoir répondre au problème de la rareté de la main-d'œuvre. Il explique que la récente hausse du prix du tubercule sur le marché national est due justement au fait que les agriculteurs ne trouvent pas d'ouvriers pour la récolte. Une situation que les dernières pluies ont compliquée. « Au lieu de chercher des solutions et mettre les moyens pour aider ces agriculteurs qui s'échinent quotidiennement à alimenter les marchés en produits maraîchers, certains les incriminent », souligne Alioui, rappelant la nécessité de chercher une alternative au manque de main- d'œuvre « car les problèmes s'accumulent sans qu'il y ait de solution ». De ce fait, le SG de l'UNPA estime nécessaire une mécanisation de l'activité. Il donne l'exemple de l'Italie et d'autres pays ayant connu des problèmes de main-d'œuvre et qui ont opté pour cette solution. « L'agriculteur ne demande qu'à améliorer son rendement, à gagner du temps pour mettre ses produits sur le marché national à moindre coût, mais comme la bureaucratie est omniprésente et qu'il n'y a pas une coordination intersectorielle pour faciliter aux fellahs l'accès aux crédits, assurer la disponibilité des intrants (pesticides, semences...), prévoir les moyens d'irrigation et pour régulariser les actes d'exploitation des terres agricoles, il est difficile de contribuer au renouveau de l'agriculture en Algérie », affirme-t-il. « Il faut passer à une agriculture à grande échelle c'est-à-dire industrielle pour pouvoir assurer l'autosuffisance alimentaire », soutient Alioui qui ne doute pas des capacités des agriculteurs algériens. Selon lui, le fellah a conscience des avancées technologiques dans ce domaine et est prêt à mettre à jour ses connaissances « mais la bureaucratie le démotive ».