Le wali, Ahmed Hamou Touhami, a souligné l'importance de ce projet qui va concourir à désenclaver la wilaya, indiquant que les unités industrielles et les habitations touchées ont été dûment recensées. Il estime également nécessaire de lancer les travaux de dédoublement des RN9 et 26, mais aussi des RN24 et 12, car « Bejaïa étouffe ». Le wali a également tenu à réfuter l'idée que Bejaïa est marginalisée, indiquant qu'elle a reçu pas moins de 354 milliards de dinars dans le cadre des derniers plans de développement. De son côté, le P/APW, Mohamed Bettache, estime qu'on ne peut développer un territoire sans voies de communication et que ce projet est favorablement accueilli. Pour le détail du projet, selon le directeur général par intérim de l'Anesrif, Aït-Oufella, la nouvelle ligne ferroviaire, qui sera électrifiée, permettra aux trains de voyageurs de circuler à une vitesse de 160km/h et de réduire la durée du trajet à 35 minutes, contre 1h32 actuellement. Il est attendu que le nombre de voyageurs transportés atteigne 36.000 personnes assises et 96.000 debout, outre quelque 18.000 tonnes de marchandises. Dans la foulée, les gares seront également modernisées. Toutefois, le tracé retenu a comme conséquence la démolitions de 65 constructions au niveau des localités dépendantes de la wilaya de Bouira et 482 constructions sur le territoire de Bejaïa, dont 15 unités économiques (laiterie, limonaderie, poulailler, etc.). Dans le détail, ces constructions sont situées à Boudjelil (89), Tazmalt (57), Akbou (163), Ouzellaguène (23) et Souk Oufella (68), soit une superficie de 120 ha environ. Le président de l'Association de défense des intérêts des citoyens, opérateurs économiques et industriels de la Soummam, Khoder Aït-Braham, qui a dénoncé le peu de considération accordée à leurs doléances, remet en cause les chiffres de l'Anesrif. Selon ses statistiques, ce sont 1.600 maisons, 324 unités industrielles et 8.000 postes d'emploi qui sont menacés, en sus de 7 cimetières, 3 mosquées et 3 écoles. « Nous sommes pour le projet, mais contre le tracé retenu », conclu-t-il. La rencontre a failli déraper à plusieurs reprises. Les représentants des expropriés, sous la houlette du député Khaled Tazaghart, ont menacé de quitter la salle et averti que ce projet ne passera pas dans sa mouture actuelle. Finalement, la raison l'a emporté et promesse est faite que des réunions seront organisées entre les différents acteurs concernés dans les prochains jours pour tenter d'esquisser une solution qui sauvegarderait les intérêts des citoyens et la réalisation de ce projet.