L'Institut de formation et d'enseignement professionnels de Tbinet a abrité mardi dernier une rencontre sur la vie et l'œuvre de cheikh Mouloud El Hafidi El Azhari (Mouloud Ben Sedik Ben El Arbi). Le wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, le président de l'APW, le représentant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, des enseignants universitaires et des imams ont assisté à cette rencontre placée sous le signe « Les oulémas algériens, entre la guerre de Libération et la Diligence ». Selon plusieurs conférenciers, dont les professeurs Tarek Bekiri de Mila et Ibrahim Touati de Tizi Ouzou, les oulémas ont joué un rôle important dans la conservation de l'identité de l'Algérie qui a été victime des destructions systématiques menées par le colonialisme. Né en 1880 à Beni Hafed, dans la commune de Aïn Lekradj (Beni Ourtilane), Mouloud El Hafidi El Azhari a été élevé dans un espace religieux (le village contenait de nombreuses zaouias). Encore enfant, il a appris le Coran par cœur chez cheikh Seddik Oumiane avant de se mettre à la langue française. Après l'emprisonnement de son père et sa décision de vendre un lot de terrain pour lui payer les frais d'avocat, il quitte l'Algérie pour la Tunisie, d'abord, l'Egypte, ensuite, où il s'inscrit à l'Université d'Al Azhar pour étudier les sciences religieuses, l'astronomie (on le surnommait Mouloud l'astronaute). Diplôme en main, il opte pour l'enseignement dans cette université et le combat aux côtés de Saâd Zaghloul. Les Britanniques le renvoient d'Egypte en 1919. Informées, les autorités françaises lui interdisent de rentrer en Algérie. Bloqué aux frontières de la Tunisie, il ne dut son salut et son entrée chez lui en Algérie qu'à l'intervention de cheikh Kharchi, l'imam de Beni Ourtilane. Rentré chez lui, il se consacre à l'éducation jusqu'à la formation de l'Association des oulémas musulmans algériens en 1931 dont il est l'un des fondateurs. Le conflit entre les réformistes et les conservateurs l'irrite. Il se retire de l'association et se consacre exclusivement à l'enseignement jusqu'en février 1948 où il rendit l'âme.