Lors d'une allocution qu'il a prononcée, à la maison de la presse, en présence des autorités et des cadres religieux de la wilaya, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, après avoir mis en relief la place qu'occupait Béjaïa sur les plans culturel, religieux et scientifique, a rappelé que l'imam, autrefois vecteur d'une foi qui sauve et assure le bonheur dans la vie d'ici-bas et dans l'Au-delà, est devenu un apôtre de la guerre, instrumentalisant la religion au point de faire l'apologie de crimes contre l'humanité, déformant complètement l'image de l'islam pour en faire une religion de la terreur et du terrorisme, une tendance encouragée par les ennemis de l'islam, « même si leur apparence prétend le contraire ». Le ministre estime que l'expérience algérienne dans le traitement du terrorisme est aujourd'hui une référence internationale. « Les étrangers viennent aujourd'hui nous demander comment nous avons fait pour assécher le terrorisme et son idéologie. Ils viennent apprendre de vous, de l'imam algérien. L'Algérie est devenue l'espoir des Arabes, mais aussi des Occidentaux », ajoute-t-il. Pour Mohamed Aïssa, le secret réside dans les référents religieux de l'Algérie, qui sont ceux de l'islam tels que les premiers musulmans le pratiquaient à Médine, un islam qui ne se laisse ni embrigader par les rois du moment, ni entraîner par les dérives byzantines qui menaient à l'éclatement. « Nous refusons que l'Algérie soit l'objet d'une guerre idéologique » Tout en critiquant la tendance actuelle des croyants de consulter internet ou les chaînes satellitaires, où pullulent le charlatanisme et le mercantilisme, pour trouver des réponses à leurs questionnements religieux, le ministre a indiqué qu'à travers cette visite à Béjaïa, l'Algérie inaugurait ce retour aux référents religieux nationaux, c'est-à-dire une pratique qui renforce aussi bien la patrie que l'islam. « En Algérie, l'islam du business, c'est fini ! », lance-t-il, tout en refusant d'être embarqué dans des problématiques qui nous sont étrangères. « Nous refusons que l'Algérie soit l'objet d'une guerre idéologique », soutient-il, indiquant qu'à l'avenir les imams recevront une formation de haut niveau. Après avoir assisté à la remise des prix d'un concours organisé par la direction des affaires religieuses de Béjaïa à l'occasion du 8 mars, le ministre s'est rendu dans la commune de Derguina où il a inspecté le chantier d'une nouvelle mosquée et inauguré une école coranique, une mosquée à El Meghra dans la commune de Boukhalfa. Le ministre a poursuivi sa visite en inaugurant une mosquée et en posant la première pierre d'une école coranique dans le quartier Tala Merkha. Il a également été l'invité de radio Soummam où il a évoqué les mesures prises en faveur du hadji pour le prochain pèlerinage et des réformes que son département met au point, indiquant que l'adoption de ce projet pourrait intervenir en juin prochain. A propos d'une question sur le phénomène évangéliste qui tente de prendre pied en Algérie, particulièrement en Kabylie, le ministre assure qu'il « n'a aucune inquiétude pour Bejaïa », ajoutant que « nous sommes immunisés contre les courants religieux qui essaient de pénétrer notre société, comme ils le font dans d'autres pays. L'islam est fort et l'Algérie est forte de ses lois », conclut-il.