Le Premier ministre a rappelé aussi l'engagement de l'Etat à « hisser Touggourt au rang de wilaya » prochainement, ce qui permettra de « régler beaucoup de problèmes qui se posent actuellement ». Après avoir écouté les explications fournies par les responsables des trois chantiers de réalisation de trois nouvelles structures hospitalières (240 lits à Touggourt, 60 lits à Timassine et 60 lits à Rouisset), il a donné des instructions pour l'extension de l'hôpital de Touggourt à 320 lits et la réalisation de logements de fonction pour les médecins. « Il va y avoir un centre hospitalo-universitaire à Ouargla où nous venons d'ouvrir une faculté de médecine. Il faut penser, dès maintenant, à transformer l'hôpital de Touggourt en annexe de ce CHU pour créer une dynamique et réduire la pression sur cette nouvelle infrastructure », a précisé Sellal, insistant sur la « nécessaire » mise en place des meilleures conditions d'installation et d'hébergement des médecins et des professeurs en médecine. « Il faut prévoir la réalisation des logements avec toutes les commodités nécessaires qui favoriseront l'installation définitive des médecins dans le Sud », a-t-il indiqué. Compte tenu de l'importance de l'hôpital de Touggourt, en cours de réalisation, le Premier ministre a insisté sur sa livraison avant la fin de l'année. « Nous allons suivre ce projet de manière très attentive. Il faut qu'il soit prêt avant la fin de l'année en cours », a-t-il insisté. L'encadrement sanitaire sera renforcé dans la wilaya par l'arrivée, dans les prochains jours, de 16 médecins spécialistes, dont 2 gynécologues, a-t-on expliqué au Premier ministre. A cette occasion, Sellal a affirmé que Ouargla ne souffre pas de chômage. « Il n'y a pas de problème de chômage à Ouargla. Selon les chiffres dont nous disposons, c'est la wilaya qui enregistre le taux le plus faible », a relevé Sellal. Hassi Messaoud ouverte à l'investissement privé Abdelmalek Sellal s'est attardé au niveau du site abritant la future nouvelle ville de Hassi Messaoud où un exposé détaillé lui a été présenté sur les différentes composantes de ce projet. Première instruction : réserver une partie de la zone industrielle au secteur privé. « Il faut profiter de l'existence de cette zone pour l'ouverture de l'investissement de manière générale », a-t-il préconisé. « En dehors de ce que vous attribuez à Sonatrach et aux entreprises étrangères, il faut réserver une partie pour accueillir l'investissement privé. Vous devez procéder avec une plus grande flexibilité avec les porteurs de projets en leur offrant des assiettes en fonction de leur demande et de la consistance du projet », a-t-il précisé. Mauvaise architecture : l'éternel recommencement La présentation de la maquette portant réalisation de 2.000 logements publics locatifs a suscité la colère de Sellal. « Cela est inacceptable. Vous avez cassé l'architecture de la région. J'ai l'impression qu'on est à Bab Ezzouar avec ces R+2 et R+3 alors que nous sommes dans le Sud », a-t-il fait remarquer. Le Premier ministre a demandé « l'arrêt immédiat de l'étude » et exhorté les responsables à désigner un autre bureau pour une étude qui respecte le style architectural du Sud, tout en pensant aux courettes, aux espaces verts et de loisirs. « C'est un projet qui va nous permettre de faire sortir les habitants, les cadres, les usines et les industries pour assurer une plus grande sécurisation à Hassi Messaoud », a-t-il rappelé. Dans la partie consacrée aux lotissements, Sellal s'est enquis de l'opération de distribution. « La liste des bénéficiaires est prête mais elle n'est pas encore affichée », ont noté les responsables du secteur. « L'opération doit se faire dans la plus grande transparence. Ces lotissements sont distribués pour que les gens construisent leurs propres logements, loin de Hassi Messaoud, en attendant l'achèvement de la nouvelle ville », a-t-il précisé. Il a exhorté les responsables à terminer l'étude avant la fin du mois en cours et à lancer les travaux de viabilisation. « Il faut accélérer les travaux. L'opération de délocalisation des habitants est très complexe et nécessite du temps et de la mobilisation », a ajouté Sellal. Sur le chantier des 1.190 logements publics locatifs, à Touggourt, le Premier ministre a appelé à la forte implication des entreprises de réalisation. « C'est l'Etat qui réalise, c'est l'Etat qui octroie de l'aide pour bénéficier d'un logement, c'est l'Etat qui aménage. Non, ce n'est pas à l'Etat de faire tout », s'est indigné Sellal. Pour lui, les entreprises privées doivent s'impliquer davantage dans ce créneau, notamment en ce qui concerne les aménagements extérieurs des cités. Il a précisé que l'Algérie a réalisé, en 2014, 325.000 unités, « soit le programme de logements de trois ou quatre pays à la fois ». Augmenter la production de la pomme de terre Dans le domaine agricole, le Premier ministre a demandé aux responsables de ce secteur de faciliter l'octroi des concessions agricoles et d'assurer un meilleur accompagnement aux bénéficiaires. « Il ne s'agit pas seulement d'accorder des financements aux agriculteurs, mais il faut leur assurer un accompagnement technique également », a-t-il soutenu, rappelant l'existence d'une instruction qu'il a signée récemment sur la facilitation de l'octroi de concessions agricoles. Mécontent des prix exorbitants de la pomme de terre sur le marché local, Sellal a exigé l'implication de plus d'agriculteurs dans cette filière afin d'en augmenter la production et de satisfaire la demande. Pour lui, l'agriculteur doit aussi « contribuer à l'essor de l'économie nationale ». Au niveau de l'école de formation de l'Entreprise nationale des forages (Enafor), le Premier ministre a insisté sur la qualité de la formation dispensée aux jeunes. En appelant à une formation massive, il a également appelé les instituts de la formation professionnelle du Sud à « changer de vision » en adaptant la formation à la spécificité de chaque région. « Ces centres doivent être orientés vers la formation et la qualification des jeunes de manière à leur permettre de trouver de l'emploi. Ces jeunes peuvent ensuite aller vers les instituts spécialisés dans le domaine des hydrocarbures pour une formation plus poussée. Les centres de formation doivent faciliter la tâche aux autres centres spécialisés du domaine des hydrocarbures », s'est-il expliqué. Après avoir inspecté la nouvelle faculté de médecine, lancée en 2014, avec 144 étudiants inscrits dont 108 filles, Sellal s'est rendu sur le site du projet d'un village touristique à Bour Haïcha. Il a demandé au propriétaire des lieux de lancer le service internet au sein du complexe et de faire dans le marketing afin d'attirer les clients. Les accès vers le complexe doivent également être aménagés pour faciliter le passage des estivants. A la fin de la visite, le P/APW de Ouargla a remercié le Premier ministre, qui a procédé à « la réouverture de l'Institut algérien de pétrole » et pour tous les projets d'infrastructures lancés dans la wilaya, à l'instar du CHU, du chemin de fer, du tramway, de l'Ecole supérieure des enseignants. « Nous attendons encore d'autres nouveaux projets », a-t-il souhaité. Il a demandé « le maintien des enveloppes financières consacrées à ces projets et a espéré qu'ils ne soient pas touchés à l'effet de la crise financière ». Il a également demandé la reconduction d'un programme complémentaire comme ce fut le cas l'année dernière.