Ph. : Slimene S. A. Les sorties nocturnes en cette période du ramadhan, demeurent un rendez-vous à ne pas rater pour les habitants de la capitale. Après une journée de jeûne accentuée par des prières, les joies des balades nocturnes sont là et redonnent, en l'espace d'un mois, vie à une cité somnolente à longueur d'année. Il est 20 heures et les rues d'Alger centre commencent à se « remplir ». Les hommes accompagnés de leurs enfants, trottinent le pas pour aller dans les différentes mosquées pour la prière des Taraouih. Les autres prennent d'assaut les terrasses des cafés, histoire de prendre de l'air et digérer ce qu'ils ont ingurgité durant le f'tour. Une demi-heure à peine après l'iftar, les principales rues d'Alger, à l'image des rues «Larbi Ben M' hidi » et « Didouche Mourad », deviennent des marrées humaines déambulantes sous l'éclairage des lampadaires et du clair de lune. Il y a plus de monde par rapport à la journée, comme si personne n'est resté chez lui. Des familles entières flânent en toute sérénité sous l'œil discret des services de sécurité. Par voie de conséquence, Alger connaît une véritable ruée sur les magasins. Comme la rentrée scolaire est au seuil, parents et enfants ont décidé de profiter au mieux des derniers plaisirs des vacances estivales. Joignant l'utile à l'agréable, ils font également l'achat des fournitures scolaires. Presque toutes les librairies sont ouvertes. « Je profite des derniers jours, avant la rentrée des classes », explique Rachid avant d'ajouter «après cette semaine, il n'y aura plus de vacances pour les enfants ni de congés pour les parents ». En ces moments de l'année, les commerces fleurissent par ici. Tout le monde s'affaire pour acheter quelque chose bien précise sinon, une petite glace sur des places publiques. Dans les quartiers populaires, tels que la Casbah et Bab-El-Oued, les choses se concentrent autour des mosquées pour les prières des Taraouih et dans les cafés. Les interminables jeux de dominos et de cartes, se succèdentjusqu'au petit matin. «J'amène beaucoup de boissons et je reste jusqu'à l'aube », explique un vieux aux temps grisonnantes, Rabah, connu pour ses états d'âme surtout lorsqu'il perd dans une partie de dominos ! Du coté d'El Kitani, un couple accompagné de deux enfants se rend sur la plage. Non ce n'est pas pour la baignade mais juste pour avoir les pieds dans l'eau. « Nous prenons avec nous de la nourriture et beaucoup de boissons et nous restons là jusqu'à des heures tardives de la nuit » dira Mohamed. Sur l'esplanade, les amoureux du ballon rond organisent chaque nuit des rencontres amicales inter quartiers. « Supporter une équipe et surtout prendre part à la partie, est la meilleure manière de digérer et de rester en forme pendant tout le mois de Ramadhan » dira un joueur de l'équipe du quartier des trois horloges. Sur le chemin menant à la place du 1er Mai, une effervescence particulière règne. Le jet d'eau de la place est pris d'assaut par les petits enfants pendant que leurs parents sirotent un thé, sur la placette qui est devant l'hôpital Mustapha Pacha où un interminable va et vient d'ambulance nous intrigue. Cet afflux est selon nos interlocuteurs, une chose normale pendant le mois de Ramadhan, la majorité viennent pour maux d'estomac ». Les médecins de garde enregistrent une moyenne de 50 consultations par nuit.