L'Algérie qui préside pour la seconde fois les travaux de la 9e Conférence de révision du Traité de non-prolifération (TNP), à travers l'ambassadrice Taous Ferroukhi, réitère le droit originel et inaliénable des Etats membres du Traité de non-prolifération nucléaire de développer et d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques conformément à l'article IV du Traité. Dans son intervention, Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne, a relevé que l'« accroissement » du nombre d'installations et de réacteurs nucléaires opérationnels ou en cours de réalisation, notamment dans les pays en voie de développement, « traduit l'importance de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire dans le développement économique et social des peuples à la faveur du progrès technologique que connaît le monde d'aujourd'hui et des besoins croissants en matière d'énergie ». « La non-prolifération relève de la responsabilité de tous les Etats membres du TNP qu'il s'agisse de pays nucléaires ou non nucléaires » du fait qu'elle constitue un « élément fondamental pour atteindre l'objectif suprême à savoir l'élimination totale et l'interdiction définitive des armes nucléaires », rappelle Ramtane Lamamra, estimant qu'il est impératif de ne pas « ajouter de nouveaux engagements aux Etats qui ne détiennent pas l'arme nucléaire à l'exception de ceux énoncés clairement par le TNP ». « L'Algérie qui accorde un intérêt particulier au désarmement nucléaire est parfaitement consciente de l'importance de la non-prolifération, en tant que l'un des trois piliers du TNP et un élément fondamental des efforts visant l'élimination totale des armes nucléaires », souligne Lamamra précisant que « le Traité et ses dispositions afférentes à la non-prolifération ont permis de limiter la possession d'armes nucléaires sur un nombre réduit de pays, y compris les cinq Etats nucléaires parties ». Le ministre des Affaires étrangères qui a insisté sur l'importance de l'Agence internationale de l'énergie atomique dans le contrôle de la prolifération des armes nucléaires et la non-politisation de ses fonctions, pour qu'elle puisse « continuer à s'acquitter de ses missions avec professionnalisme et conformément au Traité et à son règlement intérieur », a mis en avant la contribution de l'Algérie, dans sa région d'appartenance géographique, aux efforts ayant abouti à la création, en 1998, d'une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique. Lamamra a exprimé « la préoccupation » de l'Algérie quant aux obstacles entravant la mise en œuvre de la décision de création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, adoptée par la conférence de révision du TNP de 1995. Il a également réaffirmé « l'importance majeure accordée par l'Algérie, à l'instar des autres Etats arabes et ceux du mouvement des non-alignés, à la création de cette zone, devant renforcer la paix et la sécurité régionale et consolider la crédibilité du TNP ». Lamamra a exprimé le « souhait » de l'Algérie de voir cette question susciter l'intérêt nécessaire lors de cette conférence et les Etats membres adopter le plan intégré soumis par le groupe arabe. Lors de cette conférence, il sera procédé à une évaluation d'étapes des progrès et des avancées réalisées en matière de mise en œuvre de ce Traité, notamment en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et d'utilisation pacifique de l'atome. Selon Lamamra, le TNP constitue la « pierre angulaire » de la sécurité collective. Trouver la formule adéquate et les procédures devant garantir la mise en œuvre du Traité, à savoir l'engagement des Etats à détruire leur arsenal et d'interdire aux autres Etats de posséder ces armes, constitue « le défi principal » auquel est confrontée cette conférence, estime-t-il avant de rappeler que les ressources déboursées pour la production, le développement, la maintenance et le déploiement des armes nucléaires, estimés à 30 milliards de dollars par an, « constituent un lourd fardeau par rapport aux besoins croissants en matière de financement du développement pour mettre à l'abri des millions de personnes du spectre de la pauvreté, de l'ignorance et des maladies ». A New York, Lamamra s'est entretenu avec ses homologues iranien, égyptien, suédois ainsi qu'avec le vice-secrétaire général de l'ONU et secrétaire général de l'ONU par intérim.