La Banque mondiale est en train de préparer un rapport-phare sur la situation du secteur financier dans toute la région du Maghreb-Moyen-Orient, ce qui inclut donc des pays comme la Tunisie, le Maroc, l'Egypte mais aussi l'Algérie, selon un communiqué de cette institution. D'abord, la Banque mondiale qui ne manque pas de souligner la «faiblesse de l'intermédiation financière» reconnaît que vis-à-vis de la crise financière qui a secoué le monde, les répercussions sur ces pays «ont été relativement modérées». Cet impact limité s'explique en partie par «le niveau relativement faible de leur intégration dans l'économie mondiale». L'objectif de ce travail de la Banque mondiale est de savoir comment ces pays pourront «étendre significativement l'accès au financement tout en préservant leur stabilité financière». Il devra s'intéresser à l'infrastructure, aux institutions et instruments financiers, à la régulation du système financier, le financement islamique, ainsi qu'à un certain nombre d'autres questions liées à l'accès au financement, la microfinance, le financement des PME, le logement…. L' équipe d'experts techniques de la Banque mondiale travaillera, en consultation avec les pays membres et en collaboration avec les institutions partenaires de la région, notamment le Fonds monétaire arabe, la Banque islamique de développement, l'Union des banques arabes et l'Union des bourses des valeurs arabes. 20% DE PME SEULEMENT BENEFICIENT D'UN PRÊT OU D'UNE LIGNE DE CREDIT Pour étoffer ses consultations, l'équipe chargée du rapport a organisé, entre juin et octobre 2010, quatre ateliers en partenariat avec des institutions financières arabes. Le dernier d'entre eux, organisé lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a réuni les représentants des banques centrales. La Banque mondiale a déjà relevé à travers des enquêtes récentes auprès des entreprises qu'en moyenne seulement 20% de PME bénéficient d'un prêt ou d'une ligne de crédit, ce qui «est inférieur au pourcentage enregistré dans toutes les autres régions», relève la Banque mondiale. Elle estime que la mise en pace de «systèmes efficaces d'évaluation du crédit atténuent les incertitudes et permettent aux créanciers d'évaluer les risques liés aux activités de prêt, ce qui réduit les coûts de financement et permet à un plus grand nombre d'emprunteurs d'accéder au crédit». Autre axe de réflexion, la réforme des dispositifs régissant les transactions garanties. Celle-ci peut accroître l'accès des entreprises au crédit, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME), et stimuler le développement du secteur privé et la croissance économique… Autre carence constatée dans la plupart des pays en question, les régimes d'insolvabilité.La banque estime que «des régimes d'insolvabilité modernes et efficaces permettent à une entreprise débitrice potentiellement viable de se redresser, de surmonter ses difficultés financières et de continuer de jouer un rôle productif dans l'activité économique». Dans les pays objet de l'étude, déplore-t-on, «la faillite est perçue comme étant le dernier recours».