Les résultats de l'étude effectuée par la Banque mondiale (BM) auprès de 7000 chefs d'entreprise de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord seront rendus publics en septembre prochain. C'est ce qu'a annoncé cette institution financière internationale dans le numéro trois de la revue Nawafid Maghreb. Cette étude, réalisée par la Banque mondiale, en collaboration avec des institutions d'une dizaine de pays -dont le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Liban, la Syrie, le Yémen, la Jordanie, l'Arabie Saoudite et le sultanat d'Oman- «apportera un état des lieux de ce qui se fait dans la région, des exemples de réussite et d'échec, et s'efforcera d'analyser les conditions de réussite de ces politiques, notamment en termes de capacité de l'Etat, de bonne gouvernance et de mesures d'impact» explique Najy Benhassine, coauteur du rapport avec Ahmed Galal, économiste senior dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord de la Banque mondiale. Ce dernier avait indiqué, dans une précédente note, que cette étude avait été réalisée dans le but de relever les insuffisances des politiques économiques mises en place par les Etats du Mena en matière de promotion du secteur privé. Il a aussi été question de «la capacité de proposition, d'organisation et les incitations du privé à se renouveler en se délaissant des traditions rentières héritées des périodes protectionnistes». En ce sens, on ne peut passer sans citer les entraves bureaucratiques dont souffrent les investisseurs privés implantés dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient. L'accès au foncier, le financement des entreprises, l'instabilité économique, l'informel sont autant de casse-tête qui reviennent comme un leitmotiv et qui font défaut à l'expansion des entreprises privées. «Le débat sur les problèmes d'accès au crédit des entreprises, notamment les PME, explique M.Benhassine, s'articule depuis longtemps autour de deux camps: d'un côté, les banques se plaignent de la qualité des dossiers de demandes de crédit qu'elles reçoivent, du manque de transparence des PME, de la mauvaise qualité de la gestion d'entreprise, et, in fine, de la rareté des projets viables qu'elles pourraient financer en dépit de leurs liquidités accrues». Par ailleurs, les PME «se plaignent de la frilosité des banques vis-à-vis de leur secteur, des garanties exorbitantes qui leur sont systématiquement demandées, en face du peu d'intérêt des banquiers vis-à-vis des projets en soi et des cash-flows qu'ils pourraient générer à l'avenir». Cette question est, en effet, constamment soulevée par les promoteurs algériens qui souffrent du manque de suivi constaté auprès des banques. Aussi, est-il remarqué le large fossé séparant les déclarations des officiels, d'un côté et la réalité du terrain, de l'autre. Par ailleurs, la Banque mondiale a déjà entamé une série d'enquêtes auprès des principales banques de six pays de la région (Maroc, Algérie, Egypte, Liban, Jordanie, Yémen). Cette enquête vise, selon les responsables de cette institution financière, à compléter les enquêtes d'entreprises déjà réalisées, et d'analyser ainsi, tant les contraintes d'offres de crédit que celles de la demande.