Comme sur beaucoup d'autres segments d'activité des nouvelles technologies et de l'internet, ce sont essentiellement les grandes multinationales nord-américaines qui occupent les premières loges avec des stratégies audacieuses, et, au but du compte, des résultats probants. Il en est de même donc du marché de stockage des données sur le cloud, qui semble constituer le nouvel eldorado des géants américains qui se sont lancés dans ce secteur et commencent déjà à engranger les premières dividendes. De nos jours, les patrons de sociétés font appel aux solutions cloud pour assurer une bonne gestion de leurs relations clients, de leurs ressources humaines, ou encore leur comptabilité si ce n'est, par exemple ; des applications dédiées à leur métier. Dans ce contexte, le sitewww.tourmag.com présente le cloud comme « un centre de données partagé, situé à l'extérieur de l'entreprise et lui permettant de réaliser toutes sortes de tâches sans avoir les contraintes souvent liées à leur utilisation. » Pour illustration, l'auteur de l'article publié sur ce site évoque le cas de Google qui archive les mails de son service de messagerie Gmail « dans un centre de données, ils ne sont pas sur votre ordinateur », relève-t-il. En termes de marché, le site www.tourmag.com rapporte ainsi des prévisions fournies par un opérateur averti de ce marché selon lesquelles « d'ici 2020, le marché du cloud computing devrait dépasser les 241 milliards de dollars. » L'auteur de ce papier note néanmoins que la majorité des entreprises hésitent encore à s'y aventurer, ajoutant que « les récentes révélations faites sur la NSA et la CIA n'ont fait que renforcer les craintes ». En amont déjà, le marché des infrastructures connaît une nette progression sous l'effet d'investissements menés là aussi par de grandes entreprises américaines qui se partagent le morceau. Ainsi, les montants réservés aux équipements et solutions cloud sont-ils passés à 26,4 milliards de dollars en 2014, soit 18% de plus sur une année selon les indications fournies par le bureau d'études spécialisé IDC, reprises sur le site itpresso.fr qui ajoute qu'au dernier « trimestre 2014, les dépenses en serveurs, stockage et commutateurs réseau Ethernet dédiés au cloud se sont élevées à 30% de l'ensemble des dépenses d'infrastructure des entreprises et organisations. Soit trois points de plus qu'en 2013 à la même période ». Ce site situe les dépenses à 8 milliards de dollars en valeur détaille la structure de ce marché qu'il subdivise en systèmes de stockage privé et public ; On apprend dans le papier mis en ligne par itpresso que les solutions proposées par des acteurs privés pour un montant de 2,9 milliards de dollars ont connu une meilleure avancée, soit 18,3% , ajoutant que même avec de investissements estimés à 5 milliards de dollars, la progression du cloud public n'est que de 12,3%. Pour Richard Villars analyste « en charge des marchés datacenters et cloud chez IDC », cité par itpresso, l'explication de la croissance de marché peut s'analyser ainsi : « Un facteur clé de cette accélération est le développement et l'utilisation des nouveaux services propres à l'Internet des objets qui nécessitent des niveaux d'agilité et d'évolutivité que seules les solutions de cloud computing peuvent fournir aux organisations ». Le site itpresso passe ensuite à une analyse de la structure de ce marché où se concentre une force de frappe essentiellement nord-américaine, et où également rapporte le site « HP reste le premier fournisseur mondial de matériel dédié au Cloud dont il détient 15,7% du marché en valeur avec un chiffre d'affaires affiché de 3,7 milliards de dollars Le constructeur californien enregistre une hausse annuelle de 6,3% (malgré un recul de 6,6% au dernier trimestre). » Pas loin derrière lui, se côtoient deux autres géants, Dell et Cisco avec respectivement, 2,6 et 2,1 milliards de dollars de chiffres d'affaires, avec néanmoins cette nuance soulignée par itpresso que là où « Dell affiche une progression de 7,2 %, Cisco s'envole avec une hausse de 21,2%. » Juste après ce palier pointe un autre concurrent sérieux, EMC qui, sous l'apparence de résultats modestes, annoncés à 1,9 milliards de dollars, enregistre une fulgurante progression de 34,3%, qui note que sur ce marché, IBM serait le grand perdant, expliquant que « Son activité recule de près de 19% à 1,7 milliard. Un recul drastique qui s'explique par la cession de l'activité serveurs x86 à Lenovo. » Le marché des infrastructures du cloud, qui reste dominé par les Etats-Unis en termes de dépenses, est réparti en « 8 zones géographiques (Asie-Pacifique, Japon, Canada, Etats-Unis, Amérique latine, Europe centrale et de l'Est, Europe occidentale, Moyen Orient-Afrique) » par le bureau d'études IDC qui note que pour le quatrième trimestre de l'année dernière, c'est la zone Asie Pacifique qui suit l'Amérique du nord, avec 17 %), vient ensuite l'Europe de l'Ouest (12%), qui, précise le bureau d'études, en dépit de « sa troisième position, la zone euro est celle qui progresse le plus vite avec 30 % de croissance entre 2013 et 2014. » Le marché du cloud connaît, également, une réelle dynamique au niveau des offres de services pour les entreprises qui recourent de plus en plus à ces prestations à distance, pour se décongestionner de tâches non spécifiques et se consacrer à leur cœur de métier. Et même sur ce terrain, ce sont les grosses compagnies multinationales américaines qui font régner leurs règles. Et sur ce plan, l'un des leaders, le cybermarchand Amazon, très discret d'habitude sur ses activités dans le cloud, vient de rendre publics des chiffres qui attestent, comme le soulignent son premier responsable Jeff Bezos, que son service Amazon Web Services (AWS), créé en 2006, « est déjà rentable, très rentable même », selon des propos repris sur http://siliconvalley.blog.lemonde.fr qui ajoute que, pour les trois premiers mois de cette année, « la division a en effet dégagé un bénéfice opérationnel de 265 millions de dollars (245 millions d'euros). Elle avait déjà affiché un gain de 660 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2014. » D'après cette même source, certaines indications fournies par le cybermarchand « contrastent, cependant, avec les prédictions de la plupart des analystes. Ces derniers estimaient qu'AWS perdait de l'argent, notamment en raison d'importants investissements pour renforcer son réseau de data centers à travers le monde. » Mais les prévisions semblent avoir été pertinentes pour ce qui est du chiffre d'affaires, donné à 4,6 milliards de dollars, soit une rapide progression de « + 49%, hors effet de changes, au premier trimestre 2015, à 1,57 milliard de dollars », selon ce blog qui rapporte des propos de Jeff Bezos qui avance que "AWS continue de croître très rapidement...En fait, la croissance s'accélère". Pour les auteurs de ce papier, ce service d'Amazon « représente désormais près de 7% des recettes de l'entreprise, contre 5,3% il y a un an. » Offert comme un service proposé aux entreprises au lieu de s'alourdir à utiliser leurs propres infrastructures et ressources en interne, ce nouveau modèle d'affaires proposé sur le cloud semble gagner en maturité en raison d'un surcroit de souplesse, de meilleures garantes de sécurité et des offres de coûts limités. Les dernières informations données sur ce marché en février dernier placent Amazon donc en tête sur ce marché où il détient 28% des parts, soit plus que ses poursuivants que sont « Microsoft (10 %), IBM (7 %), Google (5 %) et Salesforce (4 %) », note le blog, qui souligne néanmoins que, même « si AWS reste leader, son activité progresse cependant moins vite que celles de Microsoft et de Google : + 51 % au quatrième trimestre 2014 contre, respectivement, + 96 % et + 81 %. » La concurrence farouche qui semble prévaloir sur ce marché ne semble pas effrayer ce responsable d'Amazon qui dit ne pas se soucier « de ce que font nos compétiteurs... Nous avons toujours su que le cloud serait une activité porteuse et que, probablement, ils allaient entrer sur le marché. Mais quand nous prenons une initiative, c'est pour nos clients, pas pour répondre à nos rivaux". Les analystes notent que sur ce marché, une guerre des prix s'est installée entre les différents opérateurs même si, pour le responsable d'Amazon évite de parler de cette réalité préférant dire que « nous faisons simplement bénéficier nos clients de la baisse de nos coûts ». C'est que derrière Amazon agissent deux autres mastodontes dont les stratégies sont clairement affichées en matière de cloud. « Le premier avec l'arrivée de son nouveau PDG, Satya Nadella, ancien responsable du cloud au sein de la société. Le second en cassant les prix », note le blog parlant respectivement de Microsoft et de Google. Dans cette lutte acharnée, certains observateurs notent la fragilité du groupe Amazon qui ne semble pas assis sur le même matelas financier que ses concurrents. « Quand ses deux rivaux dégagent des milliards de dollars de profits, l'e-marchand peine à parvenir à l'équilibre de ses comptes », relève siliconvalley.blog.lemonde.fr qui rapporte également que « la pression des actionnaires s'intensifie face à cette stratégie d'investissements à long terme qui ampute les marges à court terme. Les défis pour Aamazon ne proviennent pas que de la concurrence ; la structure du marché évolue également, selon ce blog qui y voit « l'émergence d'un nouveau modèle : le cloud hybride, que certains considèrent comme le meilleur des deux mondes. D'un côté, la souplesse et les coûts inférieurs du cloud public, de l'autre, le contrôle accru des infrastructures en interne. » Et même sur ce créneau, les observateurs enregistrent un décalage négatif pour AWS sur ce nouveau créneau « dominé par IBM, le leader du marché après le rachat, en 2013, de la société SoftLayer pour 2 milliards de dollars, VMWare ou encore Microsoft », ajoute l'auteur du papier mis en ligne sur le blog. La société Microsoft revendique aussi des résultats satisfaisants sur le marché du cloud, même si son modèle économique semble présenter quelques ratés. Ainsi, peut-on lire sur le site du quotidien économique français latribune.fr, « la firme de Redmond, qui compte désormais beaucoup dans sa stratégie sur les produits dématérialisés après le déclin des ventes de Windows, a annoncé que ses revenus commerciaux dans cette branche ont plus que doublé et ainsi atteint un rythme annuel de 6,3 milliards de dollars. »