Sur le chemin de chèvres, l'histoire s'est donnée rendez-vous pour ériger le plus beau monument. Comme son nom l'indique, cet icône de l'architecture othomane porte le sceau impérial des grands maîtres artisants qui ont contribué à l'achèvement de la grande Mosquée Ketchoua. «Katchawa» en turc ou place des chèvres, le maître Sinane précurseur de l'art arabo musulman s'est inspiré du style byzantin pour monter son chef-d'œuvre en signe de gloire à la sublime porte. Cette grande percée architecturale avait longtemps tenu en respect les convoitises de l'Occident. Même que les prétendants de la reconquista se sont fait accrocher à chaque tentative d'abordage sur les côtes algéroises. Dans la citadelle, le cœur d'Alger était rythmé par la culture souffie des Saints Patrons de la ville. Sidi Ben Ali, M'hamed Cherif, Sidi Abderrahmane, Sidi Bougdour, Wali Dada et Sidi Ramdane. Avec Sidi Halel, le champion de la fusion des sels, le compte était bon pour les 7 Saints Patrons qui ont même occupé la scène politique auprès du Dey. Vénérés, écoutés pour leur sagesse, les officiers janissaires venaient très souvent les consulter avant le départ en course. Le tout jeune et puissant officier algérien formé dans la flotte de Hassan Pacha, Raïs Hamidou fut le premier à commander le première escouade algérienne. A l'intérieur de l'amirauté, le dernier des saints, Sidi Brahim El Ghobrini, était l'incontournable rempart, gardien des lieux où les gens de mer venaient chercher refuge après chaque bordée de l'ennemi sur le pénon. Vivant dans l'opulence des grands jours, la population d'Alger savourait dans le fast, la victoire de ses corsaires sur leurs ennemis occidentaux venus écumer les côtes. De l'autre côté de la Méditerrannée, c'était la veillée d'armes pour la prise d'Alger. La Régence insouciante coulait le dernier quart d'heure avec une révolution de palais, qui mit aux prises les Janissaires et la garde du Dey. Pour soldes non payées aux mercenaires, les choses se sont gâtées pour mettre à nu le ventre mou du Dey. Le travail d'intelligence de l'ennemi commença son effet avec le cardinal Lavigerie, ensuite le colonel Boutin envoyé à la rescousse en couverture pour dresser les plans de débarquement sur les côtes de Sidi Ferruch. Dans tout ce paysage plein d'intringues, il y avait là haut sur la colline en amont du quartier de Belcourt, une résidence qui abritait un discret personnage Miguel Cervantes que les corsaires du Dey avait pris en ôtage contre une rançon. De sa demeure carcérale, il s'inspira de son statut de prisonnier pour libérer la plus belle histoire de Don Quichotte. L'instinct de survie, lui, était pour quelque chose afin de penser à Sancho Pansa et la fameuse plaine de la Mancha. A quelques escapades de sa résidence, se déroulait une tentativie de débarquement des soldats de Charles Quint. Le mauvais temps, la tempête ont fait échouer le plan de débarquement pour sauver Miguel Cervantes. La légende se voulait mère de toutes les vertus pour mettre en scène, le cèlébre Wali Dada qui, grâce à ses coups de bâton donnés sur les vagues, est arrivé à provoquer la tempête qui fit reculer l'envahiseur. Dans cette longue et passionnante aventure, il y avait l'histoire du corsaire fidèlement naré par Cheikh Mohamed Lahlou et interprêté par Hadj Hachemi Guerouabi. «Korsane Ighanem» qui raconte la belle épopée et la prise de Malte par la marine algérienne. Dans les embarcations contenant le butin de guerre se trouvaient de jolies demoiselles ravies de l'ile de Malte...