Pour le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, Rabah Bitat, l'homme des grandes missions, qui a présidé l'Assemblée en 1977, est une référence pour toux ceux qui lui ont succédé. « C'est l'un des artisans de la révolution, fierté de l'Algérie, qui ont réussi à réaliser le rêve d'un peuple et combler les aspirations d'une nation », relève-t-il avant de souligner que ce militant restera une référence pour les nouvelles générations qui poursuivront le processus d'édification. Ayant travaillé au Parlement aux côtés de Rabah Bitat connu pour sa discrétion et sa rigueur dans le traitement des grands dossiers, le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ben Ameur Zerhouni, a affirmé que cet homme a contribué aux fondements de cette institution. « Nous lui sommes redevables d'avoir édifié une telle institution et de l'avoir gérée intelligemment », a-t-il rappelé. Pour les parlementaires, présider l'APN durant les premières législatures ne fut guère une tâche aisée, étant donné les courants que comptait le parti unique. « Il nous fallait un homme de la grandeur de Bitat pour pouvoir parvenir à un consensus. Il suivait de près toutes les actions entreprises au niveau du Parlement mais il accordait un intérêt particulier aux dossiers étudiés et débattus au niveau des commissions », a souligné la sénatrice Leïla Tayeb qui avait assuré de 1982 à 1984 le poste de vice-président. Pour Saddek Bakhouche, cadre à la présidence la République, Bitat est le militant référence. « Je ne l'ai jamais connu, mais tout ce que j'ai lu sur cette personnalité, qui incarne le sacrifice, le courage et l'amour de la patrie, m'amène à conclure que l'écriture de l'Histoire ne se limite pas à la biographie d'un moudjahid. Il faut entreprendre des recherches plus approfondies pour mieux le connaître », souligne-t-il, jugeant que les artisans de la guerre de Libération sont loin d'être des hommes ordinaires. Pour conclure, la veuve du vaillant moudjahid, Zohra Drif Bitat, a établi la relation de coïncidence entre la naissance de son défunt mari, le 19 décembre 1925 à Aïn Kerma dans la wilaya de Constantine, et celle du mouvement national à Paris. Elle est revenue sur les facteurs ayant forgé la personnalité du défunt. « C'est un homme de principes et de devoir. En tant que père, Rabah veillait à inculquer à ses enfants l'amour de la patrie », a-t-elle rappelé. Né le 19 décembre 1925 et décédé le 10 avril 2000, Rabah Bitat était membre fondateur du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (Crua) et l'un des membres du groupe des 22 et du groupe des 9 dirigeants historiques, à l'origine du déclenchement de la guerre de Libération. Après l'Indépendance, le 27 septembre 1962, il est nommé vice-président du Conseil du premier gouvernement algérien, puis ministre d'Etat. Il préside l'APN en mars 1977 et assure l'intérim de la présidence de la République durant 45 jours, après le décès du président Houari Boumediène. Il assure la présidence de l'APN pendant quatre législatures, avant de démissionner le 3 octobre 1990.