Tahar Mokadem, a dirigé les agences de Cheraga et Blida, a bénéficié de prêts qu'il déclare avoir remboursés. « Je ne me souviens pas à qui j'ai donné l'argent. Je crois que c'est à un conseiller dont je ne me rappelle plus le nom », affirme le témoin en précisant que Khalifa Abdelmoumen n'est jamais venu à l'agence de Chéraga pour récupérer de l'argent. « Lors de l'instruction, vous aviez déclaré que c'est à Khalifa lui-même que vous aviez remboursé le prêt », intervient le président du tribunal. Tout en dégageant la responsabilité de Abdelmoumen Khelifa quant à ces prêts, le témoin a assuré avoir restitué 4 millions de dinars au titre du second prêt, sans preuves écrites. « Cela s'est fait conformément à la relation que j'entretenais avec Khalifa », a-t-il clarifié, avant de confirmer avoir encaissé, au titre de sa fonction, des bons anonymes d'un montant de 18 milliards de centimes au profit d'une « personnalité ». « Devant le juge d'instruction, vous aviez nié avoir encaissé le montant », l'interrompt le juge Menouar avant de le questionner sur d'autres transferts, de même que sur des « failles » financières relevées dans la caisse principale de Khalifa Bank, lorsqu'il y exerçait en tant que directeur d'exploitation. Rejetant ce constat, le témoin qui a purgé cinq ans de prison, a reconnu l'existence d'un déficit, et surtout de « n'avoir jamais signé » de conventions de sponsoring de plus d'une vingtaine de clubs sportifs, en sa qualité d'ex-conseiller sportif à Khalifa TV. Il répondait à une question du procureur général, Mohamed Zerg Erras, sur la « régularité » de ce sponsoring. Le procureur s'est, en outre, auprès du témoin sur la procédure d'enregistrement des montants de sponsoring des clubs sportifs. Hakim Ghers, directeur de l'agence d'Oran, nie lui aussi avoir donné ou envoyé de l'argent à Khalifa Abdelmoumen à travers des particuliers. Il explique au président du tribunal qu'il transférait l'argent de l'agence d'Oran à la caisse principale d'Alger par voie aérienne (Khalifa Airways). Il affirme que c'est en 2000 que le transfert de l'argent se faisait régulièrement dans des sacs accompagnés. L'inspecteur général de la banque Khalifa, Benyousef Yousfi, révèle, quant à lui, que la banque Khalifa était gérée d'une manière anarchique. Il explique qu'il a été affecté quelques mois plus tard à Khalifa Airways pour avoir tenté de « fouiner dans les comptes de la caisse principale et avoir établi des rapports à la direction pour dénoncer les anomalies enregistrées dans certaines écritures entre sièges ». « Une fois j'ai rencontré Razi Kebbeche dans l'agence de Blida et il s'est montré menaçant », a-t-il ajouté. « A l'époque de l'ouverture de l'agence, il n'avait pas encore l'autorisation de la banque d'Algérie à Oran pour pouvoir faire les dépôts de fonds à Oran », affirme-t-il. Il explique que cette situation a duré 5 ou 6 mois et c'est Fouzi Baichi, le responsable de la trésorerie de la banque Khalifa, qui assurerit le transfert de fonds.