Le bipartisme, qui organise la vie politique depuis quarante ans en Espagne, se voit ébranlé par la percée de forces politiques nouvelles, Podemos, le parti anti-austérité créé en janvier 2014 et Ciudadanos (Citoyens, centre). A Barcelone, la liste de l'égérie des « indignés », Ada Colau, 41 ans, qui s'est présentée sous les couleurs de Podemos, est arrivée en tête devant celle du maire sortant Xavier Trias, un nationaliste conservateur. Elle a obtenu 11 sièges contre 10 pour celui-ci, 5 pour Ciudadanos et 4 pour le Parti socialiste catalan. A Madrid, la liste « Ahora Madrid » de Manuela Carmena, 71 ans, est arrivée après celle du Parti populaire (20 conseillers contre 21 conseillers). Avec l'appui du Parti socialiste (9 sièges) et de Ciudadanos (7 sièges), elle pourrait gouverner. Sur l'ensemble du pays, la droite cède du terrain. Le Parti populaire (PP, conservateur) du chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a perdu 2,55 millions de votes par rapport aux précédentes élections, en 2011, et le Parti socialiste ouvrier espagnol 775.000 électeurs, selon les calculs d'El Pais.