Le marché du ciment en Algérie « se stabilisera à partir de fin 2016 début 2017 avec une résorption d'un déficit évalué à quatre millions de tonnes par an », a déclaré, hier, Serge Dubois, directeur des affaires publiques et de la communication du groupe Lafarge, lors d'une rencontre avec la presse. C'est le résultat de l'entrée en production de plusieurs unités dont celles du groupe public Gica, et du projet d'usine en partenariat entre Lafarge et un investisseur privé algérien (51-49%). Située à Biskra, elle devra mettre sur le marché son premier sac de ciment « le second semestre de l'année en cours », a précisé Dubois. Cette usine « produira 2,7 millions de tonnes par an », a-t-il ajouté. La production actuelle entre Lafarge et le groupe Gica (douze cimenteries) tourne autour de 20 millions de tonnes par an. Le groupe Lafarge, qui vient de finaliser sa fusion avec le numéro deux mondial, le suisse Holcim en avril 2014 (cette fusion sera effective en juillet prochain), dispose de 1612 sites de production de ciment et granulats dans le monde. Il est à la tête de trois cimenteries en Algérie, Msila, Oggaz à Mascara (ciment gris plus une ligne de production de ciment blanc) rachetées à des investisseurs égyptiens, Orascom et ACC, et Meftah en joint-venture avec Gica. Il a une capacité de production totale de 8,6 millions de tonnes de ciment gris et de plus de un demi-million de tonnes de ciment blanc. Spéculation et mauvaises pratiques « L'Algérie est d'une importance stratégique pour le groupe dans le bassin méditerranéen », a déclaré Dubois, estimant que « notre objectif est d'augmenter la production ». Le groupe a également une autre ambition, celle de passer d'un statut de fournisseur de ciment à celui d'offrir aux partenaires algériens « des solutions nouvelles dans le batiment, des bétons performants et à haute resistance, économiseurs d'énergie ». Parmi les activités à l'actif du groupe Lafarge, celle du béton prêt à l'emploi, une variante, qui n'est pas très développée en Algérie. Le taux ne dépasse pas les 10 % au moment où le groupe qui a une flotte importante de malaxeurs essaie de passer de 25 centres de production à une centaine en 2018. Sur la question de la flambée du prix du ciment, Dubois l'impute à « la spéculation et aux mauvaises pratiques », la période actuelle se caractérisant par « une forte demande, due aux travaux, qui finira par retrouver son cours normal à la rentrée ». Pour lui, Lafarge maintient ses prix qui « sont strictement contrôlés par les instances de la concurrence. Il faut rappeler que Lafarge qui a créé son réseau de distribution et ses batistores, magasins où l'on trouve les matériaux de construction, va porter également le nombre de ses magasins à 100 d'ici à 2018. Dubois nous rappelle que le groupe a créé beaucoup de nouveaux produits en béton spécifiques qui sont utilisés dans les ouvrages d'art (pont de Constantine), la Grande Mosquée d'Alger et dans le secteur industriel comme Sonatrach. Selon lui, il y a de nouvelles techniques qui exigent par exemple l'utilisation du ciment en Algérie, le béton pour les routes qui sont, à terme, autant de solutions très économiques avec de la matière première disponible en Algérie. Le ciment blanc de Oggaz est déjà exporté aux USA où il a servi à la construction des tours comme celles du World Trade Center.