Photos : Fouad S. Rien ne va plus à la cimenterie de Meftah. La section syndicale et le comité de participation ont entamé une action de protestation, sans toutefois arrêter la production, pour sensibiliser les pouvoirs publics sur «la situation critique de la société des ciments de la Mitidja (SCMI)». Les protestataires accusent en premier lieu le groupe français Lafarge qui détient 35% du capital de l'entreprise depuis septembre 2008, de ne pas respecter ses engagements tels que l'augmentation de la production, l'éradication de la pollution de l'environnement, l'amélioration de la main-d'œuvre à travers la formation et la rénovation de l'outil de production. Selon les syndicalistes, «la production du ciment est passée de 953 000 à 490 000 tonnes en deux ans « à cause d'une politique d'exclusion et de marginalisation appliquée par le groupe Lafarge qui a le pouvoir de gestion de l'usine». Au sujet des rejets polluants de l'usine, ils indiquent que rien n'a été fait pour en réduire la nocivité hormis une diminution des sorties de gaz. Côté formation du personnel, les partenaires sociaux observent que celle-ci ne concerne que la sécurité, les secours et la prévention. Ainsi, le programme annuel de formation de l'année 2009-2010 n'a jamais été appliqué alors que le groupe Lafarge a bien accepté, lors de son entrée dans la capital, de relever les capacités techniques des travailleurs et d'offrir une formation aux cadres, ingénieurs et techniciens en France. Pour ce qui est de la modernisation de l'usine et le renouvellement des machines, les syndicalistes estiment qu'il reste beaucoup à faire au niveau du laboratoire, de la salle de contrôle et du secteur de la production. Cette stagnation pourrait provoquer, selon les protestataires, des erreurs d'appréciation comme celle qui a eu lieu l'été dernier quand un arrêt volontaire de la production pour rénover des équipements a duré 3 mois, « causant ainsi un grand déficit dans la production de ciment engendrant une perturbation sur le marché national ». Les syndicalistes exigent donc une rencontre avec les gestionnaires de la cimenterie et les pouvoirs publics pour débattre de cette situation.