Photo : Slimene S.A. M. Aboudjerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix, a réitéré, hier, son appel à la levée de l'état d'urgence, à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de la Déclaration des Nations unies des droits de l'homme. Cette mesure est à l'origine de la frilosité des investisseurs étrangers, d'autant plus, dira-t-il, qu'on ne cesse d'affirmer que cette disposition est sans effet. Soltani relève par ailleurs, les avancées considérables enregistrées en matière de protection des droits de l'homme, notamment depuis 1999. Durant la décennie ayant précédé cette période, « tous les droits étaient inexistants dont le droit à la vie qui était menacé ». Selon lui, évoquer les droits de l'homme en Algérie doit être pris dans le contexte de la tragédie nationale ayant bafoué les droiats politique, électoral et autres. De 2000 à 2010, la situation des droits de l'homme s'est nettement améliorée, constate-t-il, en qualifiant cet état de fait de « positif et d'encourageant » au vu de la situation qui prévaut de par le monde. «Sommes-nous satisfaits ? Non, nous réclamons plus», observe Soltani en appelant à l'occasion à plus d'ouverture et de liberté politique, à l'ouverture du champ audiovisuel, à la consécration du message révolutionnaire, et notamment à revoir certains textes élaborés durant la tragédie nationale conditionnés, autrefois, par la nécessité de préserver l'unité nationale. Le leader du MSP estime dans ce sillage qu'il est temps de procéder à la levée de l'état d'urgence puisque on reconnaît en toute circonstance que son impact est quasiment insignifiant. « Nous avons besoin de libérer notre espace politique. Pour l'heure, l'urgence serait de réviser la loi électorale dans les plus brefs délais afin de mettre fin aux « mascarades » engendrées par le financement de la politique dans l'impunité totale». Soltani dénonce par ailleurs encore une fois le nomadisme politique, portant atteinte, selon lui, à l'exercice politique et démocratique, dans le cadre de plus de transparence dans les questions électorales et politiques. Le but étant de soutenir la volonté politique en ce sens. Le président du MSP insiste par ailleurs, sur la nécessité de lutter plus efficacement contre toute forme de corruption, qu'elle soit politique ou morale. Phénomène ravageur qu'il qualifie de « l'autre face du terrorisme ». Le chef de file du Mouvement de la société pour la paix salue, par là même, les dénonciations du site WikiLeaks, ayant fait part seulement des 10% des informations contenues dans les 250.000 documents qu'il détient. Ce qui confirme, d'après lui, que le monde n'est pas régi par des lois mais par « l'espionnage qui est le maître de toutes les décisions ». Est-il favorable à la tenue du sommet arabe en Irak en mars prochain ? Soltani se dit contre l'encouragement de l'occupant, mais y prendre part ou non ne relève pas de ses prérogatives, justifie-t-il.