Le président du MSP a réitéré la revendication du parti relative à la levée de l'état d'urgence. Le Mouvement de la société pour la paix MSP, retrouve son discours d 'opposition à quelques mois des échéances électorales. Hier, sans ambages, Boudjerra Soltani a tiré à boulets rouges contre le travail du staff de l'Exécutif, jugeant son bilan de gravement déficitaire. «L'échec des politiques adoptées a crée un sentiment de déception et de détresse au sein de la société, en dépit de l'embellie financière engrangée grâce à la flambée du prix du pétrole» a -t-il déclaré. A partir de Boumerdès et devant ses militants, venus nombreux assister à l'université d'été du parti qui se tient à la salle de conférence, Mohamed Boudjerra, l'orateur a consacré l'essentiel de son intervention d'ouverture aux «faillites» du gouvernement auquel, est-il important de le souligner il appartient, ce qui donne un avant-goût sur la nature des débats qui vont surgir sur la scène politique durant la prochaine rentrée sociale qui constituera la dernière ligne droite avant les élections locales qui se tiendront au mois de mai. Les alliers du MSP, en l'occurrence le FLN et le RND ont rejeté l'idée d'aborder ces échéances avec des listes communes contrairement au souhait de Soltani. Ce dernier a bien compris le message et compte désormais appliquer la théorie du «tag ala man tag» publiquement adopté par le RND. Parmi les griefs retenus contre le gouvernement, l'on retient de prime abord, ces accusation directes dirigées contre le département de M.Ould Abbès, en l'occurrence le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. «Certains, par esprit partisan, et pour des objectifs politiciens continuent à exercer un monopole absolu sur les actions de solidarité nationale, enregistrant des dérives graves à cause de leur campagne sélective et conjoncturelle», souligne-t-il, en présence de M.Abdelaziz Ziari, ministre chargé des Relations avec le Parlement et non moins cadre du FLN. Et à Soltani de stigmatiser les choix économiques du gouvernement. «Même s'il est vrai que certains développements sont enregistrés au niveau de quelques secteurs d' activité qui bénéficient d'enveloppes budgétaires importantes. Même si nous saluons les augmentations, que nous considérons de symboliques les salaires de la Fonction publique, force et de constater que la société vit encore au dessous du seuil à même de lui consacrer la dignité». Il a ajouté «De quelle dignité et de quelle fierté l'on parle lorsque les cerveaux quittent ce pays, au moment où le chômage handicape des forces capables de donner le meilleur à ce pays». «La dignité et la fierté» étaient, pour rappel, le slogan phare de la campagne de M.Abdelaziz Bouteflika durant la course à la présidentielle. Soltani conseille l'Exécutif de travailler comme «une équipe soudée et unie» ce qui ne semble pas être le cas actuellement selon lui. «L'échec» du plan de relance économique 2001-2004 «en est la preuve tangible». Cette dernière devra cesser, de considérer les richesses nationales comme une «propriété privée en la gérant à sa guise». La lutte contre la corruption qui ternit l'image du pays doit commencer au niveau des institutions de l'Etat. Soltani a demandé une réforme de fond au sein du secteur de la santé et de la sécurité sociale. Comment expliquer cette montée au créneau du MSP. Soltani est catégorique: «Nous avons toujours tenu un discours d'opposition en ce qui concerne le volet social» Dans le chapitre politique, le président du MSP a réitéré la revendication du parti relative à la levée de l'état d'urgence. «Le ministre de l'Intérieur doit absolument trancher cette question. Il faut qu'il dise la vérité au peuple. Soit le pays se porte bien et dans ce cas rien ne justifie le maintien de cette loi d'exception, soit il affirme publiquement que le danger est persistant, et on va retirer notre proposition» a-t-il insisté en marge de cette rencontre .Soltani fait l'impasse dans son intervention sur le volet de la révision de la Constitution. «Pour nous, la question n'est pas d'actualité. Nous allons réagir le jour où le président nous présentera officiellement la copie», réitérant que le MSP ne va pas réagir sur un brouillon présenté par un parti politique, même si ce parti (FLN) est membre de l'Alliance. Le MSP minimise l'ampleur de cette révision, estimant qu'il s'agira de quelques amendements. Enfin, Soltani ne voit pas l'utilité de prolonger la date fixée aux terroristes pour bénéficier des dispositifs de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Avant de rebondir sur le dossier en affirmant que la porte de la rahma ne doit pas être fermée devant les «repentis». L'on note, enfin, que la 6e université d'été du MSP sera consacrée en grande partie aux débats autour des échéances électorales de 2007. Le parti a fait savoir, à ce sujet, qu'il préfère le maintien du régime électoral actuel.