C'est le deuxième titre majeur pour le Suisse, 9e mondial, qui s'était imposé à l'Open d'Australie en 2014. Par sa puissance et sa résistance dans l'échange, Wawrinka a fait voler en éclats le jeu du grand favori du tournoi, invaincu depuis 28 matches. Quasi imbattable cette saison, Djokovic espérait, enfin, mettre la main sur le seul trophée majeur manquant à son palmarès, après déjà deux échecs en finale en 2012 et 2014. Mais le Vaudois ne lui a pas permis de dicter le jeu. Adroit au service (9 aces), redoutable en revers et en coup droit, il a matraqué le Serbe de coups gagnants (60, contre 30). Il a surtout régné dans les rallyes, domaine où « Djoko » est d'habitude le meilleur. A 30 ans, Wawrinka confirme, après sa victoire en Australie, qu'il fait partie des tout meilleurs. A l'époque, Stan « The Man » était sorti de l'ombre du « Big Four », en battant Rafael Nadal en finale. Sous le soleil de Melbourne, il avait aussi dominé Djokovic en quarts et montré qu'il avait le jeu pour dominer le Serbe. Longtemps dans l'ombre des « Quatre fantastiques », le Vaudois a gagné ses galons à force de persévérance et de travail. Avant le tournoi, il pensait assister à la finale à la télé. Deux semaines plus tard, c'est lui qui en a été le protagoniste, égalant même Andy Murray, l'un des membres du Big Four, en nombre de « Majeurs » remportés. Djokovic était pourtant arrivé à Paris dans la peau de l'épouvantail. Il avait remporté tous les tournois importants depuis le début de la saison, sauf celui de Madrid - gagné par Murray - où il avait fait l'impasse pour se reposer. Wawrinka pilonne Djokovic Le Belgradois semblait avoir fait le plus dur en balayant Nadal en trois sets en quarts, puis en remportant un match épique en deux jours et cinq manches en demies face à Murray. Ce dernier match a peut-être laissé des traces tant « Djoko » a souffert dans l'échange face à Wawrinka. Il a fallu un set au Suisse pour élever son niveau et ne plus se retourner dans cette partie démarrée sur des bases élevées, avec un échange de 39 coups. Plus incisif, Stan « The Man » avait quatre opportunités de faire céder « Nole » sur sa mise en jeu. Mais le Serbe trouvait la parade en usant de toute la panoplie de ses coups. Une amortie de revers pour recoller à 4-4, faisait perdre son sang froid à Wawrinka, qui frappait sa raquette de rage sur le filet. A force d'obstination, le Vaudois finissait par convertir sa première balle de break avec un rallye de 22 coups et empocher la deuxième manche. Et c'est Djokovic qui sortait de ses gonds en mettant sa raquette en pièces. Wawrinka continuait de pilonner la défense du Serbe. Il faisait exploser la défense du Serbe avec des passing shots venus d'une autre planète (4-2) et remportait la troisième manche. Acculé et incapable de répondre aux coups de boutoir du Suisse, « Djoko » vacillait. Il menait pourtant 3-0 dans le quatrième set et avait trois balles de break à 3-3 mais le Vaudois allait faire la différence pour s'offrir un immense exploit.