L'opposition syrienne cherche une alternative à l'habitacle, Coalition de l'opposition, un ensemble de partis et de mouvements soutenu par l'Occident et par certains pays de la région qui n'a pas pu faire « dégager » le régime de Bachar Al Assad depuis plus de quatre ans. Elle a délégué, hier, au Caire, 150 représentants issus de 40 partis et organisations politiques pour créer, à l'issue d'une réunion de deux jours, un nouveau regroupement « élargi » qui prendra le nom d'« opposition nationale syrienne », adopter une feuille de route et une charte nationale et élire un comité politique. A en croire Haytham Manna, un opposant de premier plan au régime, l'objectif de cette conférence en terre égyptienne dont il est l'un des coorganisateurs, sera l'élargissement à d'autres groupes et surtout la recherche d'une indépendance « financière et politique ». Selon lui, ce regroupement sera « totalement différent » de la Coalition. « Il s'agira d'une réunion syro-syrienne à 100%, financée par nous-mêmes, téléguidée par personne avec un ordre du jour purement syrien », soutient-il. Et d'ajouter : « Nous sommes prêts à négocier avec une délégation du gouvernement syrien sur la base du communiqué de Genève, c'est-à-dire sur la base du transfert de tous les pouvoirs militaires et civils sans exception à un gouvernement transitoire. » Outre Le Caire, qui veut aider les Syriens à « définir une vision représentant le spectre le plus large possible de l'opposition », Riyad s'apprête également à réunir, fin juin début juillet, des représentants de la Coalition et d'autres tendances de l'opposition politique et militaire pour préparer l'après-Al Assad. Parmi les missions qui seraient assignées à cette réunion, la collecte des preuves contre le régime syrien, au cas où celui-ci viendrait à être jugé pour crimes contre l'humanité.