Branle-bas de combat à l'APN. Les députés du Parti des travailleurs ont déclenché une véritable polémique sur « l'absence injustifiée » du ministre de l'Industrie et des Mines à la séance plénière de jeudi dernier, consacrée aux questions orales. Abdessalem Bouchouareb était attendu, en effet, pour répondre à deux questions dont l'une lui a été adressée par le député de l'Alliance verte et l'autre par le représentant du PT. Ses réponses ont été lues par le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua. Si le député de l'Alliance verte, Naâmane Laouer, n'a pas prêté attention à cet aspect, son collègue du PT, Smaïl Kouadria, a soulignant que l'absence du ministre reflète « le mépris qu'il a à l'égard des membres de l'APN ». Et d'ajouter : « Il est libre d'exercer ses fonctions au sein de son parti politique mais nous n'acceptons pas qu'il affiche son dédain envers l'institution que nous représentons. Nous avons eu des échos auprès des cadres du RND qu'il (Bouchouareb) n'a pas accompagné le Premier ministre à l'étranger, mais qu'il était présent à la conférence de presse d'Ahmed Ouyahia », a-t-il dénoncé. De son côté, le député PT, Ramdane Tazibt, a estimé qu'« il s'agit d'agissements oligarchiques ». Le cabinet du ministre de l'Industrie et des Mines n'est pas resté indifférent. Dans un communiqué, il a apporté des « précisions ». « Nous sommes surpris par la réaction injustifiée des députés du Parti des travailleurs d'autant que le ministre de l'Industrie et des Mines, parlementaire lors de trois législatures y compris celle en cours, n'a ménagé aucun effort pour apporter des réponses diligentes, claires et argumentées à toutes les questions soulevées », souligne la même source. Le communiqué a qualifié cette levée de boucliers d'agitations stériles « au moment où la conjoncture nous interpelle tous pour élever le débat et s'intéresser aux véritables questions qui intéressent l'avenir économique de notre pays ». Le département de Bouchouareb dément « avec la plus grande vigueur, les propos tendant à faire croire que le ministère de l'Industrie et des Mines ait mis huit mois avant d'adresser sa réponse ». Le bureau de l'APN a choisi de programmer la date de réponse pour le 2 avril 2015, une date qui a été reportée à la demande de Smaïl Kouadria « prétextant un motif d'ordre privé » alors « qu'il était absent le jour de la réponse à sa propre question et le motif d'ordre « privé » est indéfendable car en réalité il était plus affairé dans les préparatifs d'une activité partisane à Annaba qu'à venir recueillir une réponse qui concerne directement les travailleurs et les citoyens de sa circonscription d'élection ». Outre cela, « le ministre de l'Industrie et des Mines est dans son plein droit de solliciter son collègue le ministre des Relations avec le Parlement dont la transmission des réponses est l'une des missions. Et les deux sont des membres d'un même gouvernement et de rang et valeur égaux travaillant sous la conduite du Premier ministre ». Par ailleurs, le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa a déploré certes l'absence des ministres mais il a fait observer que les députés ne sont pas exempts de reproches. En effet, sur les 263 élus, seulement 22 ont assisté, jeudi dernier, à la séance plénière.