Il y a 20 ans, la communauté internationale a adopté, à l'issue de la conférence mondiale sur les femmes, la Déclaration de Pékin et un Programme d'action qui plaident pour un monde où chaque femme peut exercer ses libertés et ses choix, comprendre ses droits notamment ceux inhérents à la vie, à l'éducation, à la prise de décision et de recevoir un salaire égal pour un travail égal. Outre Pékin, ce sommet a le plan d'action de la Décennie de la femme africaine (2010-2020) et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée, il y a 15 ans, comme références. Les deux premières traitent de l'accélération de la mise en œuvre et de la réalisation des objectifs énoncés dans les différentes conventions engageant les Etats à promouvoir les droits de la femme en Afrique. La troisième, la « 1325 », souligne, quant à elle, l'importance d'une pleine participation active des femmes, dans des conditions d'égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu'à l'édification et au maintien de la paix. Selon les observateurs, ces évènements et processus qui se complètent, constituent des « cadres concrets » pour la réalisation de l'égalité entre hommes et femmes. Les gouvernements, les organisations de la société civile et les autres partenaires devraient saisir cette occasion « exceptionnelle » pour proposer des actions concrètes et un plan d'action conformément à ces cadres normatifs en vue d'accélérer la mise en œuvre du Programme d'action de Pékin et des activités connexes et rendre, par là même, l'Agenda-2063 de l'UA et le thème de 2015 concrets et opérationnels, estiment des experts africains. L'autonomisation, un atout pour la croissance économique L'Union africaine, en tant qu'actrice continentale pour la promotion du développement durable et équitable, mène, seule ou en collaboration avec la communauté internationale, les communautés économiques régionales (CER), le système des Nations unies et les institutions nationales, diverses activités pour la réalisation de l'égalité entre hommes et femmes ainsi que pour l'autonomisation de la femme africaine. Lors de la préparation de la réunion ministérielle de la session ordinaire de l'UA, les experts ont souligné les actions de l'UA, mettant en exergue les efforts consentis pour la mise en œuvre des politiques et des stratégies en matière d'égalité entre hommes et femmes. Il a été, ainsi, souligné l'importance de la prise en compte de la dimension genre dans les programmes continentaux de l'UA et des Etats-membres, en vue d'améliorer le statut socio-économique et politique des femmes, de défendre leurs droits et de combler le fossé, les séparant de l'homme à travers tout le continent. A partir de ce constat, la vision de l'UA devient de plus en plus une « réalité » pour les femmes africaines notamment avec l'adoption de l'Agenda-2063, qui est le cadre continental pour le développement. Cet agenda a pour priorité, entre autres, l'édification d'une Afrique dont le développement est assuré par les peuples, puisant dans le potentiel des femmes et des jeunes. Le fil conducteur est incontestablement « la pleine égalité entre hommes et femmes dans toutes les sphères de la vie », sur fond d'autonomisation des femmes et des filles en plus de l'élimination de la violence et de la discrimination sexuelle. L'autonomisation de la femme est un droit, une priorité, mais elle est aussi un « atout puissant » pour l'intensification de la croissance économique de notre continent et la création d'emploi, ont réitéré les chefs d'Etat et de gouvernement africains lors des derniers sommets de l'UA. L'impact d'une telle vision est illustré à travers la « multiplication des progrès en matière d'éducation, de santé, de nutrition pour les enfants, les jeunes et les catégories vulnérables ». « Il s'agit là, d'une opportunité à saisir pour une amélioration significative et durable des conditions de vie pour tous », insistent les différents organes de l'UA. Dans ce contexte, le sommet de Johannesburg consacrera une place privilégiée à l'examen de la situation de la femme africaine, marquée notamment par une « dévalorisation » de la femme, souvent mal considérée dans certaines régions du continent. « Mettre fin aux difficultés d'accès à l'éducation, à la formation et au recrutement, soutenir le rôle de la femme africaine dans les négociations et la prise de décision », tels sont, entre autres, les défis du sommet de Johannesburg.