Les chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique se pencheront sur le thème relatif à l'autonomisation de la femme africaine, à la faveur de leur sommet prévu dimanche et lundi à Johannesburg. Cette 25ème session ordinaire du sommet de l'Union africaine (UA), qui se tient sous le thème : " 2015, l'année de l'autonomisation des femmes et du développement en vue de la réalisation de l'Agenda 2063" coïncide avec le vingtième anniversaire de l'adoption de la Déclaration de Pékin et de son Programme d'action (1995), issue de la conférence mondiale sur les femmes. Les assises mondiales de Pékin avaient plaidé pour un monde où chaque femme et fille peut exercer ses libertés, et ses choix, comprendre ses droits notamment ceux inhérents à la vie, à l'éducation, à la prise de décision et de recevoir un salaire égal pour un travail égal. Les travaux du sommet de Johannesburg auront également comme références, le plan d'action de la Décennie de la femme africaine (2010-2020), et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée il y a 15 ans. Les deux repères traitent notamment de l'accélération de la mise en oeuvre et la réalisation des objectifs énoncés dans les différentes conventions engageants les Etats à promouvoir les droits de la femme en Afrique. Quant à la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU, elle souligne l'importance d'une pleine participation active des femmes, dans des conditions d'égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu'à l'édification et au maintien de la paix. En effet, estiment les observateurs, ces évènements et processus qui se complètent, constituent des "cadres concrets" pour la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes ainsi que pour l'autonomisation de la femme africaine. Selon les experts africains, les gouvernements, les Organisations de la société civile (OSC) et les autres partenaires devraient saisir cette occasion "exceptionnelle" pour proposer des actions concrètes et un plan d'action conformément à ces cadres normatifs en vue d'accélérer la mise en oeuvre du Programme d'action de Pékin et des activités connexes et rendre, par la même, l'Agenda 2063 de l'UA et le thème de 2015 concrets et opérationnels, a-t-on estimé. -- Egalité entre les hommes et les femmes, crédo de l'UA-- L'Union africaine, en tant qu'acteur continental pour la promotion du développement durable et équitable, mène, seule ou en collaboration avec la communauté internationale, les Communautés économiques régionales (CER), le système des Nations Unies et les institutions nationales, diverses activités pour la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes ainsi que pour l'autonomisation de la femme africaine. Durant la préparations de la réunion ministérielle, de cette session ordinaire de l'UA les experts ont souligné les actions de l'UA, en collaboration avec ses organes, les CER, les Etats membres et en partenariat avec le système des Nations Unies, et d'autres institutions, mettant en exergue les efforts consentis pour la mise en oeuvre des politiques et des stratégies en matière d'égalité́, entre les hommes et les femmes. Il a été, ainsi, souligné l'importance de la prise en compte de la dimension genre dans les programmes continentaux de l'UA et des Etats membres, en vue d'améliorer le statut socioéconomique et politique des femmes, de défendre leurs droits et de combler le fosse, les séparant de l'homme à travers tout le continent. A partir de ce constat, la vision de l'UA devient de plus en plus une « realite» pour les femmes africaines notamment avec l'adoption de l'Agenda 2063, qui est le cadre continental pour le développement. Cet agenda a pour priorité, entre autres, l'édification d'une Afrique dont le développement est assure, par les peuples, puisant dans le potentiel des femmes et des jeunes. Le fil conducteur est incontestablement "la pleine égalité entre les hommes et les femmes dans toutes les sphères de la vie"", sur fond d'autonomisation des femmes et des filles en plus de l'élimination de la violence et de la discrimination sexuelle. -- L'autonomisation, un atout pour la croissance économique-- L'autonomisation de la femme est un droit, une priorité, mais elle est aussi un "atout puissant" pour l'intensification de la croissance économique de notre continent et la création d'emplois', avaient été unanimes les chefs d'Etat et de gouvernement africains lors des derniers sommets de l'UA. L'impact d'une telle vision est illustré à travers la "multiplication des progrès en matière d'éducation, de santé, de nutrition pour les enfants, les jeunes et les catégories vulnérables". "Il s'agit là, d'une opportunité à créer et à saisir pour une amélioration significative et durable des conditions de vie pour tous", insistent les différents organes de l'UA. Dans ce contexte, le sommet de Johannesburg consacrera une place privilégiée à l'examen de la situation de la femme en Afrique, marquée notamment par une "dévalorisation" de la femme, souvent mal considérée dans certaines régions du continent. "Mettre fin aux difficultés d'accès à l'éducation, à la formation et au recrutement, soutenir le rôle de la femme africaine dans les négociations et la prise de décision", tels sont, entre autres, les défis qui interpelleront les participants au sommet de Johannesburg.