L'affaire de la publication via les réseaux sociaux de faux sujets du bac n'a pas livré tous ses secrets. Selon les premiers résultats de l'enquête de la gendarmerie nationale (GN), des internautes utilisaient le wifi disponible dans leurs quartiers où se trouvaient des cybercafés. Certains d'entre eux ont été interpellés par les enquêteurs et ont été auditionnés par le juge instructeur chargé du dossier, apprend-on de source judiciaire. Les investigations menées par les cyber-enquêteurs de la gendarmerie nationale ont fait ressortir que des sites et des pages faceboock ont été créés à l'étranger, notamment en France, bien avant le début des épreuves du baccalauréat, au mois de mars dernier, ce qui prouve que l'acte était prémédité. « Des sites et des pages ont été localisés pour être hébergés à l'étranger. Ils ont été lancés le premier jour de l'examen, à l'exemple de « tessaroub ajil » (fuites bac 2015, urgent) alors que d'autres ont été créés au mois de mars dernier, en prévision de cette épreuve, ce qui prouve qu'on avait préparé cette opération dans le but de ternir l'image de l'Algérie et décrédibiliser le corps de l'éducation et des institutions de l'Etat vu que l'opération est minutieusement préparée par des individus qui activaient dans le cadre d'un réseau organisé où chaque membre était chargé d'une mission, alors que d'autres ont agi pour prévenir leurs proches de l'échec », a signalé un rapport d'enquête préliminaire, transmis à la justice. Des internautes ont été interpellés dans plusieurs wilayas. « Les enquêteurs ont intensifié les recherches le premier jour du bac suite à la publication des sujets de langue arabe et des sciences islamiques sur les réseaux sociaux. Les investigations ont été menées au même temps au niveau de toutes les wilayas ce qui a abouti à l'interpellation des mis en cause en flagrant délit suite à la perquisition de leurs domiciles », a précisé notre source. Ainsi, un des mis en cause a été arrêté à Oum El Bouaghi. Ce dernier utilisait le wifi du cybercafé situé dans son quartier pour publier des sujets erronés sur une page faceboock. Un autre internaute a été arrêté à Tébessa, suite à la localisation d'un cybercafé. Son complice, un étudiant, a été interpellé au centre ville de Tébessa. Les gendarmes enquêteurs ont saisi, lors de la perquisition de son domicile, du matériel utilisé dans la fraude via le Net. Une étudiante a été également identifiée et interpellée à Laghouat. Elle a déclaré, lors de son audition, qu'elle avait reçu les sujets sur sa page facebook, partagés par des internautes inconnus. A Oran, les enquêteurs ont arrêté deux individus impliqués, dont un lycéen qui procédait à la publication de faux sujets sur les réseaux sociaux. Du matériel a été saisi dans son appartement. Un autre a été signalé et interpellé à Relizane. Les cyber-enquêteurs ont, durant la période des épreuves, mené une vaste opération de contrôle et d'identification aux alentours des établissements scolaires ce qui a permis l'interpellation en flagrant délit d'individus en possession de smartphones utilisés pour la fraude. « Le commandement de la GN a mobilisé les sections de recherches, les cyber-gendarmes, les spécialistes du centre de prévention de la cybercriminalité de Bir Mourad Raïs et les brigades territoriales. Une vaste opération a été menée dans plusieurs wilayas de l'Est, de l'Ouest et au centre du pays, notamment Alger, Blida et Aïn Defla. Elle s'est poursuivie durant les examens du BEM », a-t-on signalé. En outre, les enquêteurs ont également déjoué des tentatives de piratage du site de l'Onec (Office national des examens et des concours). « Des internautes ont tenté d'usurper ce site officiel. Un site similaire parallèle a été établi », a signalé le rapport préliminaire de l'enquête qui se poursuit afin d'identifier les auteurs. Une vingtaine de suspects ont été arrêtés. Certains d'entre eux ont dénoncé des professeurs qui seraient impliqués dans cette opération de fraude qui a « reculé » suite à l'intervention rapide des cyber-gendarmes.