Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, et la ministre déléguée auprès du ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, ont procédé, hier, à Alger, au lancement officiel de la session de formation organisée par la chambre nationale de l'artisanat et des métiers dont les travaux s'acheveront aujourd'hui. Pour Ghoul, cette rencontre est d'une extrême importance et devra constituer un espace de discussion destiné à encourager la création de richesse et d'emploi. Selon lui, le secteur de l'artisanat n'a jamais eu ni le statut ni les moyens nécessaires permettant son développement. « L'aménagement du territoire qui s'ajoute à l'artisanat, prendra en charge la planification et la détermination des espaces dans un cadre coordonné et harmonieux », a-t-il promis. « Le secteur de l'artisanat doit tracer un programme ambitieux et surmonter les obstacles qui empêchent son évolution, car le tourisme et l'artisanat ne font qu'un », a ajouté Ghoul qui a indiqué que les revenus du secteur avoisinent les 300 milliards de dinars. « Ils doivent doubler à travers l'appui et l'encouragement des compétences et des créateurs », a-t-il souligné. Dans ce contexte, il a annoncé la création d'une école en faveur des talents. « Il faut passer de la formation de simples artisans à la formation de professionnels et protéger de la sorte le label algérien », a-t-il expliqué. Pour la ministre déléguée chargée à l'Artisanat, Aïcha Tagabou, cette session est aussi un espace d'évaluation du secteur de l'artisanat qui a connu « des mutations positives » ces dernières années. Ainsi, le nombre d'activités artisanales est passé de 63.000 en 2002 à 297.000 en 2015. Un essor qui a fait passer les postes d'emploi de 150.000 en 2002 à plus de 770.000 en mars 2015, soit une moyenne annuelle qui dépasse les 13%. Quant à l'indice brut de la production artisanale, la ministre a indiqué qu'il a atteint 218 milliards de dinars en 2014 alors qu'il ne dépassait pas 63 milliards de dinars en 2008. Par ailleurs, la ministre a rappelé que son département a procédé à l'allégement du système des impôts et que les artisans sont exonérés de l'IRG pendant 10 ans. Le ministère a également financé et appuyé 2.441 artisans qui ont bénéficié d'aides financières estimées à 791 millions de dinars durant l'exercice 2013-2014. Dans le domaine de la formation, 19.400 artisans ont été formés dans la gestion et 25.000 dans différents domaines et activités artisanales. Sur le plan de la promotion du secteur, la ministre a rappelé que le nombre de manifestations est passé de 66 en 2013 à 120 en 2014, en plus des expositions prévues pour la saison estivale et les semaines de la production artisanale du sud du pays organisées au niveau des 14 wilayas côtières. En outre, les artisans ont bénéficié de 50.000 locaux à l'échelle nationale dans le cadre du programme quinquennal. Mme Tagabou a signalé que son secteur a consenti « des efforts colossaux » pour améliorer la qualité de la formation dans le domaine de l'artisanat conformément aux normes internationales en vue de mieux exploiter et gérer la matière première pour baisser un tant soit peu la facture des importations estimée à 30 millions d'euros par an pour 28.000 tonnes de matière première. Pour promouvoir les métiers et inciter les jeunes à s'y intéresser, le secteur a procédé à l'allégement aussi du dossier d'inscription. « Une initiative qui permettra d'encourager les artisans informels à régulariser leur situation en s'inscrivant dans le registre de la production artisanale et des métiers », dira la ministre délégué.