«L'organisation s'est située dans la perspective de résoudre la crise ivoirienne », a affirmé Jean Ping, le président de la Commission de l'UA L'Union africaine (UA) qui a suspendu la Côte d'Ivoire de son organisation jusqu'à l'exercice «effectif» du pouvoir par Alassane Ouattara, le président élu, dépêchera sous peu une nouvelle mission de médiation à Abidjan où le camp du président élu Alassane Ouattara tentera aujourd'hui d'occuper le siège du gouvernement et les locaux de la télévision nationale, actuellement aux mains du président sortant, Laurent Gbagbo. La tâche s'annonce difficile. L'UA qui a réglé beaucoup de conflits, en dépit de la réalité africaine pas souvent favorable au dialogue, compte trouver une issue au conflit qui menace le pays qui navigue à vue et risque de vivre, au mieux, le scénario zimbabwéen post-électoral, sinon une guerre civile entre le Nord et le Sud. L'organisation «s'est située dans la perspective de résoudre la crise ivoirienne et elle a mis en place un mécanisme doté de tous les moyens nécessaires pour pouvoir aboutir à une solution définitive», a affirmé Jean Ping, le président de la Commission de l'UA, insistant sur l'importance de préserver la démocratie et sauver la paix en Côte d'Ivoire et refusant de parler d'échec de la mission conduite par Thabo Mbeki. L'ancien président sud-africain a conduit une mission de médiation qui n'a pas réussi à résoudre pacifiquement la crise. «Nous nous sommes prononcés non seulement pour le respect de la volonté populaire exprimée par les urnes, mais aussi pour préserver la paix et éviter à ce pays une guerre civile», a-t-il estimé. Laurent Gbagbo qui a accueilli favorablement l'idée de médiation se dit disposé à négocier. «L'heure est à la médiation», a affirmé Alcide Djédjé, son ministre des Affaires étrangères, soulignant qu'il y a des approches faites pour envoyer des médiateurs africains à Abidjan. Cette médiation, selon lui, a été proposée par le secrétaire général de l'Onu à l'Union africaine. Alassane Ouattara refuse toute idée de dialogue avec son rival. «Il n'y a aucune négociation possible», a réaffirmé Patrick Achi, le porte-parole de son gouvernement. La médiation des pays de l'UA, le soutien et l'appel lancé par le groupe des sages à Gbagbo de respecter la volonté populaire et de permettre au président élu d'assumer ses fonctions dans l'intérêt supérieur de son pays, convaincront-ils les deux hommes à négocier ?