« Sidi Boumediène est l'un de ceux qui sont à l'origine de la fondation du soufisme en Andalousie et dans le Maghreb. Il fut l'un de ceux qui ont tracé les routes de la foi pour l'humanité à travers le monde. Il est certain que la spiritualité de Sidi Boumediène marqua durablement, par son empreinte, le soufisme algérien et maghrébin. Le Pr Zaïm Khenchlaoui avait souligné à Tlemcen, lors d'une conférence qui a trait à la vie de ce savant, que « de son vivant, le Maître dépêchait ses apôtres partout dans le monde musulman, au Maroc, en Tunisie, en Andalousie, à Alexandrie, à El Qods, au Yémen, à la Mecque, etc. « En effet, son école s'étend jusqu'en Egypte et en Syrie avant d'atteindre l'Anatolie et les Balkans. Sidi Boumediène est une référence et un symbole, il a combattu auprès de Salah Eddine, il a redynamisé la voie du Prophète (QSSSL),... », avait-il rappelé. Né à Séville en 1126, Sidi Boumediène fut un ascète et un mystique dont l'âme s'élevait continuellement vers le ciel. Il parcourut les terres musulmanes, faisant des miracles et prêchant aux hommes l'inanité des biens du monde, le mépris de notre courte vie terrestre, le respect du Coran et l'amour de Dieu. Sidi Boumediène étudie le Coran et la théologie. Il est initié au soufisme et complète sa pratique « soufie » auprès du célèbre Abdelkader Al-Djilani, initiateur de la Tariqua Quadriya. Considéré, selon des spécialistes, comme étant le maître des maîtres, Sidi Boumediène est connu pour avoir répandu la pratique soufie dans toute l'Afrique du Nord. Il était d'une grande humilité et modestie. Mais aussi d'une grande intelligence. Arrivé à El Eubbad près de Tlemcen, il déclare à ses compagnons : « Que ce lieu est propice pour y dormir en paix ! » Il tombe malade et décède quelques jours plus tard. La mosquée, la qobba et la medersa de Sidi Boumediène à Tlemcen datent du XIVe siècle. C'est le sultan mérinide Ali Abou Al Hassan qui en a ordonné la construction.