Il doit « évoquer » avec les Russes les voies à emprunter pour résoudre la crise en Syrie, régler la situation au Yémen où une coalition militaire dirigée par Riyad combat les rebelles houthis et faire face à la nette montée en puissance des différents groupes terroristes, notamment Daech. Riyad, qui estime que la solution politique en Syrie passe par l'application de l'accord de Genève I adopté le 30 juin 2012 par les grandes puissances, et l'établissement d'un gouvernement transitoire qui gérera la phase de transition jusqu'à l'établissement d'un nouveau gouvernement issu d'élections législatives, aurait commencé en juillet, à l'issue d'une médiation russe, de se rapprocher de Damas. Selon le quotidien libanais Al-Akhbar et le journal britannique The Sunday Times, le vice-héritier et fils du roi saoudien Mohammed ben Salman a reçu à Riyad, dans la seconde moitié de juillet, le général Ali Mamlouk, chef de la sécurité nationale syrienne. Les Saoudiens seraient intéressés aussi par une proposition de Vladimir Poutine : « créer une vaste coalition internationale pour combattre les hommes de Daech » y compris sur le territoire syrien. A la différence de la coalition créée par les Américains, il y a près d'une année, celle-ci doit, selon les Russes, être formée de ceux qui combattent sur le terrain, c'est-à-dire l'armée syrienne, l'armée irakienne, les Kurdes, la Jordanie, l'Arabie saoudite et la Turquie. Un signe qui ne trompe pas, le président Bachar al-Assad a évité de critiquer l'Arabie saoudite et de trop faire l'éloge de l'Iran dans le discours qu'il a prononcé fin juillet. La coalition de l'opposition syrienne, longtemps en froid avec les Russes, a accepté, elle aussi, de se rendre à Moscou qui a organisé, à deux reprises, en janvier et en avril derniers, des négociations entre une partie de l'opposition et des émissaires de Damas. « Le chef de la coalition Khaled Khoja a reçu début août une invitation pour rencontrer Sergueï Lavrov. Nous avons décidé de nous y rendre mais la date n'a pas encore été fixée », a déclaré Hicham Marwa, l'adjoint de Khoja. Cette visite sera la première en Russie de la coalition depuis celle de son ancien chef Ahmad Jarba en février 2014, quelques jours avant le début de la seconde session des pourparlers dits de Genève II entre l'opposition et le régime, qui avaient échoué. Comme Riyad, « la coalition est toujours attachée à une solution politique fondée sur la déclaration de Genève ». La crise syrienne, qui a fait en quatre ans plus de 240.000 morts et provoqué une catastrophe humanitaire- plus de la moitié de la population déplacée -, trouverait-elle sa solution à Moscou ou attendrait-elle le nouveau plan de paix que prépare le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura ? « Je pense qu'une fenêtre d'opportunité s'est légèrement entrouverte pour trouver une solution politique en Syrie », estime Barack Obama.