Main dans la main, l'ONU et les dirigeants maliens se mobilisent pour sauver les acquis de l'accord d'Alger, unanimement salué par la communauté internationale. Un comité de crise politique et militaire, composé de responsables de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) et de responsables maliens de la défense et des Affaires étrangères, a été, de ce fait institué, mercredi dernier, pour tenter de ramener la paix compromise par les récentes attaques sanglantes enregistrées, le 17 août, au nord du Mali, entre la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion) et le Groupe d'auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia). Une réunion quotidienne est prévue pour « faire avancer les choses », selon une source sécuritaire de la Minusma. « La priorité est de voir comment obtenir que chaque partie revienne sur les positions qu'elle tenait avant les derniers développements sur le terrain », précise-t-on. Tout faire pour calmer le jeu : la carte de l'apaisement est la démarche privilégiée pour conforter le retour au calme et surtout consolider la « zone de sécurité » imposée dans la région de Kidal. L'optimisme du ministre de la Reconstruction du nord du Mali, Hamidou Konaté, se justifie, selon lui, par le fait qu'« aujourd'hui, aucune des parties n'a dénoncé les accords ». Autour de ce socle incontournable, le refus de toute forme de violence est inscrit dans une démarche consensuelle. Dans un communiqué, la médiation internationale, présidée par l'Algérie, a vertement condamné les affrontements et souligné sa « sa vive préoccupation quant au fait que ces affrontements armés soient le fait de parties signataires de l'accord signé le 15 mais et 20 juin 2015 ». Ce qui, en soi, constitue « une violation flagrante de ce même accord » dont les responsables sont exposés aux sanctions internationales. Cette instance, membre du comité de suivi et garante de la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, a réitéré tout son soutien aux efforts de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies (Minusma), ainsi qu'à ceux employés par le gouvernement malien, et appelé les Nations unies et l'Union africaine à « contribuer, dans les meilleurs délais, à la clarification des responsabilités, y compris en diligentant une enquête, et à prendre, le cas échéant, des mesures contre tous ceux qui entravent la mise en œuvre des engagements contenus dans l'accord ». A quelques jours des réunions des instances de suivi de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l'Algérie fait appel au sens des responsabilités pour sortir de l'engrenage de la violence.