L'homme a trente années d'expérience, comme il le dit en toute humilité. Parce que l'homme est humble, plein de modestie qui contraste avec l'univers exubérant de son œuvre picturale. La peinture, c'est son univers particulier, comme il le définit, une force qui explique son fond caché érigé par son expérience picturale trempée dans un mélange savant de labeur et de recherches artistiques. Lui, c'est Abdelkader Belkhorissat, artiste-peintre et directeur de l'école des Beaux-Arts de Sidi Bel-Abbès. «La peinture est une façon d'extérioriser mes émotions. On fait les choses, simplement, mais on ne se pose pas la question du pourquoi. La première réponse serait tout naturellement parce que ! », répondra-t-il, pour expliquer les raisons originelles qui l'ont poussé à épouser les contours d'une vie de bohème et d'artiste. «Mais au-delà de ça, d'autres choses me poussent personnellement à peindre... comme une force de besoin», ajoutera-t-il. Ses sujets d'inspirations, il va les puiser dans son vécu quotidien, des instants fugaces volés lors de ses pérégrinations, des rencontres mémorielles ou des thèmes culturels et géographiques collés à sa période oranaise, supportée par ses gouaches sur le vieil Oran, notamment Sidi el Houari. Ses portraits, la femme kabyle, la femme chaouie ou le targui, s'apparentent à autant de différents regards déposés sur toile, papier, bois, gouaches, aquarelles. «Peindre, c'est faire apparaître une image qui n'est pas celle de l'apparence naturelle des choses, mais qui a la force de la réalité», dira Belkhorissat en reprenant une citation de Raoul Dufy. Ses influences artistiques, il va les chercher dans les écoles impressionnistes et post-impressionnistes pour parfaire son monde imaginaire où le tout Algérie se côtoie. Abdelkader Belkhorissat a participé à des expositions collectives et personnelles en Algérie et à l'étranger, notamment en France, Hollande, Yémen, Tunisie ou encore la Russie. Il a reçu le 2e prix de peinture au grand prix de peinture de la ville d'Alger (1994) ainsi que le 2e prix de peinture au grand prix de peinture de la ville d'Oran (1998). Le peintre exposera 70 de ses œuvres, entre toiles et gouaches, à la galerie d'arts «Lotus», à Oran, le 13 janvier prochain.